Lors d'une conférence de presse, mardi 17 novembre à Paris, juste avant son conseil d'administration, l'AGPB (Association générale des producteurs de blé) a indiqué qu'elle attendait du gouvernement « la concrétisation de ses annonces en faveur d'un traitement plus approprié des risques économiques et climatiques » suite à la manifestation nationale du 3 septembre. Le syndicat agricole compte en particulier sur l'adoption en loi de finances rectificative de dispositions assurant un accès facilité à la déduction pour aléas. « Nous demandons plus de souplesse en cas de réintégration de l'argent, selon les évènements climatiques intervenus sur l'exploitation », insiste Philippe Pinta, président de l'AGPB.
L'AGPB a également fortement dénoncé la publication du nouveau plan Ecophyto début novembre et décrit la « colère des céréaliers sur le terrain ». « C'est tombé comme un boulet alors que nous avions espoir de revoir, d'ici février 2016, les choses point par point dans le cadre du moratoire sur les normes », juge Philippe Pinta. A ce sujet, les céréaliers veulent « une nouvelle gouvernance qui garantisse la mise en place de mesures véritablement opérationnelles ». « Ils estiment que FranceAgriMer pourrait contribuer utilement à cette nouvelle gouvernance ». Le certificat d'économie de produits phytosanitaires (CEPP), qui va être mis en place dans le cadre du plan Ecophyto 2, est un « beau piège, un prélèvement indolore afin d'éviter la fronde des agriculteurs », ajoute le président de l'AGPB.
Concernant les élections régionales, l'organisation agricole fait le tour des différentes régions pour faire dire que l'agriculture est un secteur économique à part entière et faire état de ses points de vue concernant le PCAE (plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations) et les MAE (mesures agroenvironnementales). « Les régions vont avoir un pouvoir économique beaucoup plus important, notamment sur le deuxième pilier de la Pac, développe Philippe Pinta. Il ne faut pas aboutir à des distorsions de concurrence entre régions. Toutes les agricultures doivent être traitées de manière équitable. » Et de conclure : « l'investissement et l'innovation sont les deux sujets prioritaires à travailler au niveau de chaque région. »