Oxfam France dénonce « l'impact sur la sécurité alimentaire mondiale des politiques de soutien aux agrocarburants dans les grands pays producteurs de céréales. La sécheresse exceptionnelle ne saurait expliquer à elle seule l'envolée des prix alimentaire mondiaux ».
Les Etats-Unis sont le premier producteur mondial de maïs et de soja, le premier exportateur de blé. Face à la sécheresse exceptionnelle qu'a connue la Corn Belt ces dernières semaines, les cours des céréales se sont envolés à la Bourse de Chicago, puis sur l'ensemble des marchés mondiaux.
« Ce choc climatique confirme un peu plus une tendance de fond : le prix des denrées alimentaires, et en particulier des céréales et des oléagineux, a tendance à augmenter constamment depuis plusieurs années, précise le communiqué. Des pics vertigineux peuvent conduire, comme en 2008, à des émeutes de la faim dans les pays les plus vulnérables en termes de sécurité alimentaire. »
Pour Oxfam France, « dans un contexte de dérèglement climatique mondial et d'augmentation globale de la demande alimentaire, les politiques de soutien aux agrocarburants jouent un rôle décisif dans cette tendance à la hausse des prix alimentaires ».
Clara Jamart, d'Oxfam France, explique : « En Europe comme aux Etats-Unis, une part croissante de la production agricole est destinée au marché énergétique, via les agrocarburants. 40 % du maïs américain est ainsi aujourd'hui destiné à la production d'agrocarburant. Cette politique entraîne une tension de plus en plus forte sur l'offre alimentaire et tire les prix mondiaux des produits alimentaires vers des sommets. »
« Les grandes puissances de ce monde, au premier rang desquelles l'Union européenne et les Etats-Unis, doivent mettre fin aux politiques de quotas d'incorporation d'agrocarburants dans les carburants traditionnels, ainsi qu'aux politiques fiscales qui soutiennent la production et la consommation d'agrocarburants. »
« La spéculation excessive sur les marchés alimentaires mondiaux amplifie encore la volatilité des prix des denrées alimentaires de base comme les céréales. Les pratiques spéculatives sur les marchés de produits dérivés de matières premières doivent impérativement être mieux régulées », estime l'association internationale.