Le Copa-Cogeca (syndicats agricoles et coopératives de l'UE) a publié, le vendredi 20 avril 2012, ses dernières prévisions concernant les céréales et les oléagineux dans l'UE-27 pour la campagne 2012-13. Ses chiffres montrent que la production européenne devrait rester assez stable cette année, mais la sécheresse et les dégâts dus au gel pourraient rapidement changer la donne.
Les surfaces implantées en blé passeraient de 23.162.100 ha en 2011-12 à 22.932.700 ha en 2012-13 et les rendements resteraient similaires. Au final, la production de blé tendre s'afficherait en légère baisse (-0,5 %).
La surface en orge passerait de 11.917.400 ha à 12.194.200 ha avec des rendements qui passeraient de 4,3 à 4,4 t/ha, soit une augmentation de production de l'ordre de 4,3 %.
Le maïs affiche une augmentation des surface cultivées de l'ordre de 2,9 %. Cependant, les rendements sont révisés en forte baisse : 7,2 t/ha contre 7,6 t/ha l'an passé. Au final, la production de maïs serait en baisse de 1,8 % entre 2011 et 2012.
Les surfaces implantées en colza augmenteraient de 1,7 %. Les rendements passeraient de 2,8 à 2,7 t/ha et la production s'établirait à 18,26 millions de tonnes (Mt), contre 19,26 Mt l'année dernière (- 5,2 %).
Les surfaces de tournesol seraient en légère progression (+0,5 %) tandis que les rendements stagneraient (2 t/ha) ; la production serait en légère hausse de 0,3 % (8,51 Mt).
Ces chiffres montrent que la production européenne devrait rester assez stable cette année mais la sécheresse et les dégâts dus au gel pourraient rapidement changer la donne. Face à cette situation, le Copa-Cogeca demande à la Commission européenne de mettre en œuvre des mesures visant à aider les agriculteurs et à faire en sorte que la capacité de production de l'UE soit maintenue.
Ces déclarations font suite à l'analyse de la situation par le groupe de travail sur les céréales du Copa-Cogeca. Ian Backhouse, président du groupe de travail, a déclaré : « Les régions du sud de l'Europe sont frappées par une grave sécheresse et seules 30 % des surfaces céréalières devraient y être cultivées. Nous estimons le coût additionnel du ré-emblavement des cultures à environ 200 millions d'euros. Nous exhortons donc la Commission à introduire des mesures destinées à aider les agriculteurs à surmonter ces difficultés et à maintenir la capacité de production de l'UE. Ces mesures pourraient prendre la forme de paiements anticipés et il serait également possible de faciliter l'autorisation des aides d'Etat. »
« Les cultures souffrent aussi du gel, si bien que les agriculteurs envisagent de ré-emblaver leurs surfaces, ce qui augmentera encore davantage leurs coûts. Malheureusement, du fait d'une pénurie de semences, les agriculteurs ne pourront pas semer en fonction des besoins du marché. Le fait d'accorder une dérogation aux agriculteurs pour qu'ils puissent utiliser des semences de ferme afin de pallier le manque de semences commercialisées permettrait d'apporter des solutions », a-t-il ajouté.
Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, tient pour sa part à rappeler : « Un an après la décision du G20 d'accroître la transparence sur les marchés mondiaux des produits de base, la demande mondiale reste un paramètre fortement incertain et les agriculteurs ne reçoivent pas de signaux clairs du marché. Il est essentiel d'améliorer la situation. »