« Les charges sont redevenues aussi élevées qu'en 2009. Le poste des engrais azoté est celui qui augmente le plus avec 50 % de hausse par rapport à l'an passé. A chaque hausse des prix des céréales, on se fait avoir », a regretté mardi Philippe Pinta, président de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB).
« Il y a une situation de quasi-monopole dans les engrais, c'est un vrai problème, car c'est une charge extrêmement importante pour les exploitations » a souligné le président de l'AGPB, selon qui la hausse du prix des engrais azotés n'apparaît pas justifiée car les prix du gaz (à partir duquel on fabrique les engrais azotés, ndlr.) n'ont pas autant progressé.
Entre 2010 et 2011, les exploitations sont passées de 154 k€ de charges à 162 k€, soit une hausse de 5 %, pour les fermes de référence « Otex 13 ». Le carburant (+28 %) et les engrais (+21 %) expliquent l'essentiel de la progression des coûts de production, selon l'étude présentée par l'association.
Philippe Pinta regrette cette perte de compétitivité des exploitations françaises liée à la hausse des charges. « On a perdu l'équivalent d'une tonne par hectare de productivité. On s'inquiète que les rendements du blé stagnent, car dans le passé, c'était la hausse des rendements qui permettait de faire face à la hausse des coûts de production », explique-t-il.
Pour l'heure, « les producteurs vendent, car les prix de revient sont atteints. Tandis que de savoir ce que feront les cours du blé d'ici à la fin de la campagne, on a une chance sur deux de se tromper », ajoute le président.
Fait marquant, les formules de mise sur le marché à prix moyen perdent du terrain au profit des contrats de vente avant récolte, estime Jean-François Isambert, secrétaire général de l'AGPB. « La contractualisation dépasse aujourd'hui 60 % de la collecte dans les coopératives. »