Le retournement «brutal» de conjoncture sur le marché des céréales met les producteurs dans une situation économique difficile et doit être pris en compte dans le bilan de santé de la Pac, a expliqué l'Organisation des producteurs de grains (OPG, affiliée à la Coordination rurale), jeudi dans un communiqué. Elle souligne la nécessité de mesures de stabilisation des marchés.
«En un an, le prix des céréales en France a été pratiquement divisé par deux», souligne l'OPG, citant des cours de 159,5 €/t rendu Rouen pour le blé, «et pire», 134,5 €/t pour le maïs rendu Bordeaux. «Par contre, les prix des intrants flambent, poussant les coûts de production des céréales à près de 200 €/t», poursuit-elle.
Les producteurs de grains, «vont se retrouver en déficit et avec de gros problèmes de trésorerie pour financer les investissements engagés depuis un an», selon l'organisation syndicale.
Cette situation met en évidence que le projet de la Commission européenne «qui consiste à reprendre une partie des aides aux grandes cultures pour les donner à d'autres productions est absurde», affirme-t-elle.
«Le ministre de l’Agriculture et certaines organisations agricoles françaises qui ont soutenu cette idée font également fausse route», ajoute-t-elle.
Pour l’OPG, «il est urgent de mettre en place des mesures de stabilisation des marchés de grains dans l’intérêt des consommateurs et des agriculteurs. Il faut rétablir la préférence communautaire et relever le niveau du prix d’intervention qui, à 101 €/t, ne correspond plus à rien. La sortie de l’agriculture de l’OMC est aussi un préalable pour garantir la sécurité alimentaire de l’UE».