« Nous souhaitons alerter les pouvoirs publics concernant la compétitivité du blé français : la situation n'est pas catastrophique mais elle pourrait le devenir. » Tel est le message du Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires qui réunit notamment, à l'initiative de BASF Agro, des organismes stockeurs et des instituts techniques.
Pour parvenir à ce constat, le cercle a étudié trois scénarios pour le blé tendre et le blé dur à l'horizon de 2020. Le « tendanciel », dans lequel nous sommes, qui aboutit à une perte de 2 à 2,5 Mt de la production de blé à l'horizon de 2020. Le « redouté », en subissant une « pression écologique dominante », « une explosion des normes et réglementations » et un abandon de la recherche et des innovations, mènerait à une perte de 10 Mt/an de production et à une baisse de la qualité technologique et sanitaire.
Pour le cercle prospective, la compétitivité de la filière passe par une approche raisonnée et « apaisée » de la gestion des phytos et de l'eau, une recherche en génétique active, des outils d'aide à la décision, des innovations en machinisme... Ce scénario permettrait de produire en plus 5 Mt/an de blé de bonne qualité à l'horizon de 2020.
Pour Rémi Haquin, président du conseil spécialisé des céréales de FranceAgrier, la qualité et notamment le taux de protéines est essentiel pour les meuniers, Fab, amidonniers... « Cette année, avec un taux à 11,2 %, c'est juste pour accéder aux marchés. En dessous de 11,5 %, on prend des risques, la fertilisation azotée est essentielle. La France a de la chance d'avoir une production régulière, les marchés existent, ce serait une erreur politique de ne pas les alimenter. »
Pour l'animateur du cercle, Bernard Bachelier, administrateur de la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde, « les aides pour les céréaliers vont inévitablement baisser avec la nouvelle Pac, il faut donc compenser cette baisse par un gain de compétitivité ».
Parmi les recommandations du cercle : passer d'indicateurs de moyens à des indicateurs d'impacts. Pour Savine Oustrain (Vivescia), il s'agirait de passer de « -50 % de pesticides à l'échéance de 2018, si c'est possible » à « -50 % de pollution de pesticides dans l'eau à l'échéance de 2018 ».
Il faudrait aussi, selon le cercle, « soutenir l'amélioration génétique et les biotechnologies », « promouvoir la protection intégrée », « de la cohérence et de la continuité dans les politiques publiques »...
Le Cercle prospective réunit une quarantaine de membres (OS, instituts, grandes écoles, entreprises de l'agroalimentaire, grande distribution) afin de réfléchir à l'avenir de l'agriculture en France. Depuis sa création en 1995, deux alertes ont été données auprès du grand public : l'impact de la réforme de la Pac sur les comportements des agriculteurs en 2003 et « aujourd'hui, sur les menaces qui pèsent sur l'avenir de la production de blé en France ».
IL FAUT DE LA GENETIQUE...
vendredi 11 octobre 2013 - 10h14
A QUAND UNE RECHERCHE FONDÉE SUR DES VARIETES PLUS RESISTANTES...LA RECHERCHE SUR LE BLÉ SERAIT MOINS IMPORTANTE QUE SUR LE MAÏS...LES HYBRIDES DEVRAIENT APPORTER DES +++....