D'après de récentes prévisions pluriannuelles du Conseil international des grains (CIG), la production mondiale devrait diminuer légèrement dans un premier temps, comparativement aux deux dernières campagnes, mais des records devraient être atteints d'ici à 2017-18 avec une production supérieure à 2 milliards de tonnes.
Si une légère augmentation des surfaces cultivées est prévue, notamment en Amérique du Sud et aux Etats-Unis, c'est l'augmentation des rendements qui sera majoritairement responsable de cette hausse de la production. En effet, la disponibilité en terres arables reste un obstacle. La consommation globale de grains, quant à elle, augmenterait de 1 % annuellement.
Blé : concurrence accrue de la mer Noire
En blé, en moyenne, les rendements atteindraient 3,2 t/ha en 2019-20 contre 3,1 t/ha en 2015-16. Parallèlement, la production s'élèverait ainsi à 732 Mt en 2019-20 contre 700 Mt actuellement. Les échanges devraient augmenter de 1,3 % par an, conséquence d'une demande accrue en Afrique et en Asie notamment. L'Egypte restera le plus grand importateur de blé mais les quantités importées pourraient diminuer à la suite de réformes de certaines politiques agricoles du pays. Au contraire, au Brésil, les importations devraient diminuer puisque le pays augmentera sa production. La concurrence des pays de la mer Noire devrait s'accentuer grâce aux prix compétitifs qu'ils proposent. Actuellement, le Kazakhstan, l'Ukraine et la Russie participent à 25 % des échanges ; il y a cinq ans, c'était 21 %.
Maïs : le milliard de tonnes en vue
En maïs, le rapport prévoit une baisse de la production pour 2015-16, à 954 Mt, après la campagne exceptionnelle de cette année (980 Mt). Mais à partir de 2017-18, la production atteindra 993 Mt. Les augmentations en surfaces et rendements seront plus faibles qu'en blé mais la production devrait quand même atteindre, pour la première fois, 1 milliard de tonnes en 2018-19. La demande suivra, notamment en alimentation animale et avec le développement du bioéthanol. Les échanges sont aussi prévus en hausse de 115 à 130 Mt. Le Japon sera le plus grand importateur avec des importations à hauteur de 15,8 Mt d'ici à cinq ans. La demande en alimentation animale sera aussi dynamique au Mexique. Les quatre principaux exportateurs, Argentine, Brésil, Ukraine, Etats-Unis, réaliseront 85 % des échanges.
Huile : l'Asie tire la consommation
La production d'huile diminuera probablement en 2015-16 mais retrouvera ensuite une tendance à la hausse grâce à des récoltes de soja importantes aux Etats-Unis et au Brésil. La consommation est attendue en hausse avec une demande dynamique depuis l'Asie pour l'alimentation animale.
De volumes mais à quel prix ?
vendredi 23 janvier 2015 - 08h39
Cela ne préfigure rien en terme de prix et de revenu pour les producteurs de céréales européens. L'Ukraine est en train de fortement développer ses exportations, elle est beaucoup plus compétitive que nous, elle est responsable de la baisse des prix depuis 2 ans et surtout du décrochage du prix du maïs par rapport à celui du blé. Si l'on veut que nous investissions pour rester performants et assurer la sécurité alimentaire de l'UE 28, ce qui est la finalité de la filière contrairement à ce que les exportateurs voudraient faire croire, il est indispensable de protéger et réguler le marché par une politique de stockage et de droits de douanes efficaces.