Les cours des céréales pourraient encore baisser sur les marchés européens, selon la société de conseil en gestion du risque Offre et demande agricole (ODA). En effet «les stocks de blé pourraient revenir à des niveau de 2005. La lourdeur des stocks peut ainsi avoir un effet à court terme sur les cours», commentait jeudi à Reims, Benoît Labouille, directeur général d'ODA, lors de la présentation du bilan de campagne.
«Mais la situation mondiale reste tendue à long terme, et la récolte de 2009 sera déterminante» a t-il poursuivi. Pour l'heure, les pays importateurs achètent massivement, vraisemblablement pour reconstituer des stocks, après la période de pénurie. «Il faudra ainsi faire attention à une baisse de la demande en deuxième partie de campagne», a ajouté Benoît Labouille.
En maïs, la situation risque de ne pas être beaucoup plus favorable pour vendre la récolte de 2008. En effet, de fortes disponibilités vont émerger notamment en Hongrie et Benoît Labouille explique que «l'intervention de l'Union européenne est désormais limitée à 700.000 tonnes, si bien que ce pays n'aura pas d'autre choix que d'exporter sa production. C'est ainsi que les prix ont déjà chuté à 130 €/t en Hongrie, entraînant avec lui les cotations Fob Rhin».
En orges, la relative abondance pourrait se faire sentir sur les prix. De plus, la présence de volumes importants d'orges de qualité a entraîné un resserrement de la prime brassicole, si bien que le directeur général d'ODA a déclaré que «certains producteurs déclassent leur marchandise en orge fourragère, préférant ne pas payer le surcoût lié au calibrage».
Les niveaux de prix actuels rencontrés sur les marchés européens semblent encore soutenus par les marchés américains, mais «tant que le marché mondial tient il n'y a aucune raison de ne pas vendre à ces prix-là», a rappelé Benoît Labouille. Le mot d'ordre, c'est de marquer des prix dès maintenant avec des ventes et de prendre des options si la situation l'exige».