«Nous estimons qu’en France il est possible de réduire de 5 à 35 €/t les charges de production du blé en agissant sur les charges de mécanisation et de main-d’œuvre», a expliqué jeudi Valérie Leveau du service économique d’Arvalis lors d’un colloque organisé par l’Institut du végétal sur la compétitivité des céréales françaises.
En France, l’investissement en valeur à neuf du matériel (Ivan) est de 2.640 €/ha en moyenne sur les exploitations performantes à dominante blé analysées selon Arvalis. Dans les autres grands pays exportateurs, cet indice est jusqu’à vingt fois moins élevé. L’indice est environ de 125 €/ha en Argentine et au Brésil, 500 €/ha aux USA et 300 €/ha en Ukraine et en Russie.
«Sur nos exploitations, nous arrivons à réduire les charges de mécanisation à 180-220 € par hectare, témoignait Jean-Paul Kihm, agriculteur dans la Haute-Marne. Nous sommes arrivés à cela en regroupant 8 exploitations sur 1.700 ha. Nous avons engagé la démarche en 2003 en réfléchissant à tout ce dont nous avions besoin et surtout à tout ce dont nous n’avions plus besoin. A partir de là, nous avons réussi à comprimer les charges sans penser à la partie fiscale et sociale, que nous gérons avec d’autres outils.»
En effet, un intervenant dans la salle a fait remarquer que la politique de réduction des charges sociales et fiscales de l’exploitation par l’investissement dans le matériel était la principale source de frein à la compétitivité des exploitations françaises.
«Presque tous nos blés sont contractualisés avec notre organisme stockeur et nous arrivons à répondre au cahier des charges, malgré un temps de travail des outils beaucoup plus faible», a ajouté Jean-Paul Kihm.