Le mouvement des « Bonnets rouges » va se réunir pour décider de nouvelles actions en Bretagne après l'expiration mercredi à midi de son ultimatum contre l'écotaxe, alors que le gouvernement a prévenu qu'il serait ferme face aux auteurs de violences.
Au moment où s'ouvraient à Rennes des discussions sur l'avenir de la région en proie à une série de plans sociaux, le gouvernement a rejeté l'ultimatum lancé la veille par les « Bonnets rouges ». Ces derniers exigent la disparition pure et simple de l'écotaxe, qui a été simplement « suspendue » la semaine dernière.
De son côté, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a durci le ton mercredi face à la fronde bretonne. Prenant la parole dans l'après-midi devant l'Assemblée nationale, il a annoncé que les auteurs identifiés de violences et de dégradations commis à l'occasion du mouvement de colère qui agite la Bretagne feraient l'objet de « convocations devant le tribunal correctionnel de Quimper ».
« Quel que soit le bien public, un portique, un radar, une école, un équipement sportif [...] ce n'est pas acceptable, c'est contraire aux lois de la République », a ajouté le Premier ministre lors de la séance des questions d'actualité. Quatre portiques écotaxe ont été détruits en Bretagne depuis le mois d'août.
Un peu plus tôt dans la journée, à l'issue du conseil de ministres, M. Ayrault a estimé que l'ultimatum n'était pas « une bonne méthode ». « La bonne méthode, c'est de se mettre autour de la table et, en ce moment, tous les acteurs politiques, économiques, sociaux sont autour de la table en Bretagne », a-t-il dit.
Et le président de la République, François Hollande, a fixé trois « principes » : « dialogue », « respect de la loi » et « mobilisation », a rapporté la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.
Signature avant la fin du mois
En conséquence du rejet de l'ultimatum, « dans les prochains jours, on va réunir le collectif [...] pour décider de ce que l'on va faire », a déclaré à l'AFP Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère et membre du collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne ».
« La porte est fermée par Jean-Marc Ayrault, donc c'est un appel à continuer ; on verra selon quelles modalités, où, quand et comment on va continuer le mouvement », a ajouté M. Merret, dont le collectif est à l'initiative de la manifestation qui a réuni samedi à Quimper entre 15.000 et 30.000 personnes coiffées de bonnets rouges.
C'est dans ce contexte que le préfet Patrick Strzoda a ouvert mercredi les premières discussions sur le « Pacte d'avenir pour la Bretagne » lancé par le Premier ministre à la mi-octobre. Jean-Marc Ayrault a déclaré mercredi qu'il voulait une signature de ce Pacte avant la fin de novembre.
Mais dès le début de l'après-midi, FO, proche des « Bonnets rouges », a claqué la porte des discussions, dénonçant l'absence de « réponse du gouvernement sur l'arrêt des fermetures des sites industriels ». « Aujourd'hui, on veut des réponses et pas des réunions qui ne tiennent pas debout », a déclaré à la presse Nadine Hourmant, déléguée syndicale FO chez le volailler Doux.
FO, ainsi que la CGT, exigent un gel des licenciements en Bretagne, une demande à laquelle la CFDT ne s'est pas associée. Plusieurs organisations agricoles, dont la FRSEA, ont menacé de boycotter les discussions.
Après les partenaires sociaux et organisations patronales dans la matinée, une autre réunion s'est ouverte dans l'après-midi avec les élus et le collectif des « acteurs économiques et sociaux » qui affirme représenter quelque 150.000 entreprises. Parallèlement, six réunions thématiques sont planifiées jusqu'à vendredi portant sur l'agriculture et l'agroalimentaire.
Une avalanche de restructurations et de plans sociaux dans l'agroalimentaire ont eu lieu ces derniers mois, comme chez Tilly-Sabco et Marine Harvest, dont les salariés multiplient ces derniers jours les actions coup de poing.
Aucun membre du gouvernement n'est attendu mercredi. En revanche, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, doit passer la journée de vendredi en Bretagne.
En marge du dossier breton, à Paris, la polémique fait rage sur les conditions d'attribution du contrat liant l'Etat à la société Ecomouv', pour la collecte de l'écotaxe. Le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli, a décidé mercredi de rouvrir une enquête préliminaire à ce sujet.
non, mais
jeudi 07 novembre 2013 - 16h50
Les bretons sont ils français, oui et ils montrent la voie. L’État ne raisonne qu'en terme de hausses de charges et d'entrave à la production, donc au final à l'emploi. Les bretons ont montré qu'ils sont capables de relever des défis, notamment, en terme de gestion de la qualité de l'eau. La révolte bretonne devrait être un signal fort pour toutes les autres régions. Pour en revenir à l'écotaxe, dois je rappeler que cette région est une presqu'ile, et que la logistique est plus couteuse qu'ailleurs (on VA en Bretagne, on n'y passe pas). L'écotaxe est une taxe sur le handicap. Enfin, quand j'entends que l'écotaxe sera payée par le consommateur... celui ci ira naturellement vers le produit qui aura le moins subi ce coût, tiens, par exemple, un produit importé, qui aura que peu subi cette sanction, car étant déjà transformé. Belle réussite, belle fabrication de pauvreté...mais au moins, on ne polluera pas. N'est ce pas ce que recherchent nos élites vertes?