«L'année 2010 sera à haut risque pour la consommation de bière en France», a prévenu Gérard Laloi, président des Brasseurs de France, mardi, à l'occasion d'un déjeuner en compagnie de députés et de sénateurs.
«Le marché est toujours en régression; en trente ans, les volumes consommés ont baissé de 30%. Le marché devrait perdre encore de 1,5% en 2009, malgré un très bel été qui aurait dû favoriser la consommation», regrette Gérard Laloi.
En 2008, ce sont 6.000 cafés qui ont disparus et on s'attend à en perdre encore de 8.000 à 9.000 en 2009. Alors que 37% du chiffre d'affaires des cafés se fait avec la bière, la baisse de la consommation met en péril nombre de nombreux troquets.
A cela s'ajoute un risque politique: le secteur a évité le pire lors du vote de la loi Hôpital . La vente d'alcool est désormais interdite aux moins de dix-huit ans, mais la vente de bière réfrigérée en dehors des cafés, hôtels et restaurants reste autorisée. De même, la vente dans les stations-service est maintenue, jusqu'à 18 heures contre 20 heures précédemment. Mais les menaces continuent de couver, a laissé entendre Gérard Laloi.
«Alors que 50% des Français n'ont jamais bu une bière de toute leur vie, nous pensons que nous pouvons légitimement aller chercher de nouveaux clients en France et développer les ventes sur la base d'une consommation modérée et responsable», a estimé Gérard Laloi.
La consommation de bière en France est de 31 litres par an et par habitant contre 170 litres en République tchèque, 110 litres en Belgique et 75 litres en Espagne.