Lors de leur assemblée générale à Saint-Malo, le 1er juillet, les commerçants en bestiaux (FFCB) ont affirmé qu'ils ne s'opposent pas à la contractualisation. Ils sont toutefois en faveur d'une contractualisation « en aucun cas administrée mais librement choisie par les signataires ».
Selon la loi de modernisation agricole (LMA), si l'interprofession bovine n'arrive pas à un accord, l'Etat peut imposer la contractualisation par décret. Pour la filière bovine, le projet est toujours en cours de réflexion à Interbev. A ce sujet, Véronique Borzeix, la représentante du ministère, a rappelé que l'objectif n'est pas de « tordre le cou au négoce » ou « de niveler les prix » mais bien de garantir un revenu aux éleveurs et de leur apporter de la lisibilité.
« La flexibilité doit être préservée dans les contrats, sur les catégories, le nombre, le pourcentage d'animaux, la durée, etc. a souligné Gérard Poyer, le président de la FFCB. Avec l'exemple du secteur ovin, il faudra alléger les procédures de proposition des contrats qui se concrétisent par toujours plus de papier et de gestion administrative. »
Les commerçants sont également inquiets face au devenir des associations d'éleveurs. « Nous souhaitons aussi que les associations d'éleveurs voient leur organisation reconnue et que les transactions réalisées avec le collège d'acheteurs puissent être reconnues comme des actes de contractualisation », a insisté Gérard Poyer.
De nombreuses questions restent en outre en suspens. Notamment sur la démarche à suivre face à un éleveur qui refuse de signer. La loi ne stipule qu'une obligation de présentation de contrat de la part des acheteurs. La LMA prévoit aussi un certain nombre de clauses minimales dans les contrats comme la précision des critères et des modalités de détermination du prix. Un exercice qui risque d'être difficile.
Toutefois, « la contractualisation n'est pas la solution miracle, a insisté Gérard Poyer. Elle ne résoudra pas tous les problèmes ».