Avec 200 gros bovins, soit 40 de plus que l'an dernier, le concours annuel des animaux de boucherie de Saulieu, dans la Côte-d'Or, a connu le 22 août 2009 une ambiance dynamique. Davantage d'acheteurs ont fait jouer la concurrence d'une bonne demande permettant aux éleveurs de tirer parti de prix de vente supérieurs à 2008.
La totalité des animaux a été commercialisée. Les agriculteurs ont pu réaliser la plus-value de leur travail grâce aux événementielles attributions de plaques. Les vaches primées sont parties entre 3,80 et 4,30 €/kg de carcasse, les génisses primées entre 4,20 et 5 €/kg de carcasse et les prix d'honneur entre 7 et 8 €/kg de carcasse.
Dans un climat de crise de la consommation, le concours contribue à valoriser les animaux de haut de gamme dans des créneaux commerciaux spécifiques. Cette année, les organisateurs avaient accueilli comme président du concours Dominique Langlois, PDG de SVA Jean Rozé. Une occasion d'échanger, entre partenaires, sur les questions cruciales de la filière. L'entreprise SVA Jean Rozé a acheté l'an dernier 1.232 animaux dans les concours français. Filiale d'Intermarché, elle écoule la viande de qualité dans les rayons traditionnels des grandes surfaces de la marque où la viande à la coupe y est maintenue comme produit d'appel.
Le concours de Saulieu est une vitrine du savoir-faire des éleveurs. Les plus beaux spécimens y sont présents mais ne représentent qu'une infime partie de la production du troupeau allaitant.
La manifestation a été l'occasion d'évoquer les coûts de production en hausse dans les fermes face à des prix de vente en dents de scie. Les femelles ont perdu de 0,40 à 0,60 €/kg de carcasse à cause d'un marché encombré par des bêtes vides.
Les cours de la viande sont regardés attentivement car du côté des broutards la situation est aussi fragile. La FCO a laissé des séquelles. Il va manquer en Bourgogne 30.000 broutards à commercialiser l'hiver prochain du fait de la diminution des naissances au printemps de 2008.
«Il manque en moyenne 0,20 €/kg de carcasse pour retrouver notre revenu d'il y a trois ans», estime Jean-Pierre Fleury, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB). Il suggère la mise au place d'un indice des coûts de production deux fois par an pour négocier contractuellement avec l'aval.
«Je ne suis pas favorable à la mise en place d'un prix garanti mais étudier les coûts de production et avoir un prix de référence pourquoi pas? Trouver un système de sécurisation, on peut y travailler. Nous y sommes ouverts», a précisé Dominque Langlois, vice-président d'Interbev, lors d'une table ronde entre éleveurs, abatteurs et distributeurs.