Les Etats-Unis ont décidé, dans le cadre du conflit sur le bœuf aux hormones, de retarder d'un mois la mise en place de taxes supplémentaires sur une liste de produits européens, a indiqué jeudi le bureau du représentant au Commerce extérieur.
Le 15 janvier 2009, les Etats-Unis avaient annoncé la mise en place de droits de douane supplémentaires sur une liste de produits agroalimentaires, en rétorsion contre la poursuite de l'interdiction de commercialisation de leur bœuf aux hormones sur le territoire européen.
Les sanctions, conformes selon eux avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) – elle les avait jugées comme étant légales en appel le 16 octobre –, visaient tout particulièrement le roquefort français, seul produit à voir ses droits de douane tripler, avec une taxe à 300%, déclenchant une vague de protestation en France.
Mais les autres Etats membres, en dehors du Royaume-Uni favorable au bœuf aux hormones, étaient concernés, à hauteur de droits désormais à 100% (des viandes, des fruits et légumes, etc.).
Après l'annonce de janvier, la Commission européenne avait réagi en envisageant de porter plainte devant l'OMC contre les Etats-Unis.
La mise en place des taxes supplémentaires a été décalée au 23 avril, «afin d'encourager une résolution de conflit de longue date sur le bœuf aux hormones qui offrirait un résultat équitable pour l'industrie américaine du bœuf», a indiqué un porte-parole du bureau du représentant au Commerce extérieur (l'USTR), Nefeterius McPherson, cité dans un communiqué.
«L'USTR est actuellement en discussion avec la Commission européenne sur une possible solution intérimaire qui serait bénéfique pour les producteurs de bœuf américains», a-t-il ajouté, précisant que ces discussions «avaient progressé, même si plusieurs problèmes importants restaient sans solution».
Les Etats-Unis veulent ainsi «donner à ce processus toutes les chances de réussir», a-t-il encore souligné.
A l'annonce de ce report, la Commission européenne s'est félicitée vendredi, par la voie de la commissaire européenne au Commerce Catherine Ashton. de la décision des Etats-Unis et a dit espérer qu'une solution définitive puisse être trouvée «très rapidement» à l'issue des négociations.