Le conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer, réuni le mercredi 11 septembre 2013, a regretté une tendance à la baisse du taux de protéines cette année. Sur les marchés, l'origine française intéresse fortement les pays tiers.
La production de blé tendre en 2013 est estimée à 36,68 millions de tonnes (Mt). La teneur moyenne en protéines s'établit à 11,2 % (11,4 % en 2012) et les poids spécifiques (PS) à 77,6 kg/hl (76,1 en 2012). 99 % de la collecte présente un indice de chute de Hagberg supérieur ou égal à 220 s, contre 72 % l'an dernier, et 23 Mt sont classées en blés meuniers supérieurs, contre 18,5 Mt en 2012.
« Ce qui est inquiétant, estime Rémi Haquin, président du conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer, c'est la tendance à la dégradation, et non à l'amélioration, du taux de protéines. L'idéal serait d'être à 11,5 % car l'exportation accepte des lots à 11 % mais avec des réfactions. » Si le climat a joué un rôle cette année dans la mauvaise assimilation de l'azote, pour Rémi Haquin le problème vient surtout « d'une stratégie de fertilisation azotée non adaptée. Une réflexion est actuellement menée chez les acteurs de la filière pour améliorer la fertilisation azotée. »
Concernant les marchés, FranceAgriMer prévoit des exportations de blé tendre en hausse à 18,2 Mt (17,2 Mt en 2012). Les perspectives d'exportation vers l'Union européenne sont en baisse par rapport à l'an passé (7,1 Mt contre 7,2 Mt) « mais le niveau reste tout de même élevé car l'origine française reste incontournable », a précisé Olivia Le Lamer, chef de l'unité des grandes cultures.
Concernant l'exportation à destination des pays tiers, prévu à 11 Mt contre 9,9 Mt en 2012, « il y a une forte demande de l'origine française depuis le début de la campagne et nous connaissons une avance significative par rapport à l'an passé à la même période. [...] Le marché mondial est très dynamique depuis deux mois car les opérateurs se sont couverts a minima, explique Olivia Le Lamer. L'originalité de la campagne réside dans l'intérêt que portent la Chine et l'Arabie Saoudite à l'origine française. La Chine est en effet elle-même confrontée à des problèmes de qualité à cause du climat, et à un bas niveau de stock. L'Arabie Saoudite a, elle, vocation à arrêter sa production de blé à cause de problèmes de ressource en eau... »
Quant à l'Egypte, si elle privilégie pour l'instant le blé roumain, « la France pourrait reprendre sa place prochainement, selon Olivia Le Lamer. Nous avons confiance en la destination égyptienne et espérons y exporter environ 1 Mt de blé tendre. » En attendant, quatre raisons expliquent le succès de la Roumanie vis-à-vis de l'Egypte : un volume important de blé, un taux plus important que d'habitude de blé meunier (65 %) grâce à une météo favorable, des prix compétitifs car la récolte de maïs qui s'annonce importante approche alors que les capacités de stockage sont limitées, et enfin un coût du fret plus intéressant qu'en France. « Le prix du blé français paraît assez concurrentiel mais il ne l'est plus du tout lorsqu'on rajoute le coût du fret », précise Olivia Le Lamer.
En blé dur, la production en 2013 est estimée à 1,72 Mt (2,37 Mt en 2012) avec des PS de 77,5 kg/hl en moyenne contre 78,7 kg/hl en 2012, et des teneurs à protéines de 13,3 % contre 13,6 % en 2012. Par rapport à l'an passé, la production est donc en baisse de plus de 27 %. « Pour les intentions de semis de blé dur cette année, nous avons des craintes de nouvelles baisses de surfaces, notamment en Midi-Pyrénées, a précisé Olivia Le Lamer. En cause : une déception, pour la deuxième année consécutive, des résultats pour les agriculteurs, et des prix qui perdent de l'intérêt par rapport à ceux du blé tendre. »
En orge, la production est estimée à 10,48 Mt, contre 11,35 Mt l'an passé.
En maïs, la production pourrait atteindre 15,63 Mt (15,34 Mt en 2012) avec un rendement moyen de 86,4 q/ha (91,6 q/ha en 2012) pour une surface de 1,8 Mha (1,67 Mha en 2012).