Orama (AGPB, AGPM, Fop) a annoncé mercredi lors de la présentation de son congrès les 19 et 20 septembre prochain à Tours, qu'elle réfléchit à un système permettant de combler le différentiel de prix entre le blé destiné à l'éthanol et le blé alimentaire afin de ne pas handicaper ceux qui se sont lancés dans cette filière.
«On s'est battu pendant plusieurs années pour structurer nos débouchés et il faut maintenant préserver nos acquis», s'est exclamé Philippe Pinta, président de l'union des grandes cultures, qui souhaite que soit mis en place une revalorisation du prix payé au producteur par un système de compensation.
Pour l'instant, une seule usine de bioéthanol à partir de blé fonctionne. Il s'agit de celle de Lillebonne (Seine-Maritime), unité détenue par la société BENP Lillebonne (Biéthanol Nord-Picardie) dont le capital se répartit entre BENP, filiale de Tereos (55%), Agralys (22,5%) et Epis-Centre (22,5%).
«Des contrats ont été signés avec ces coopératives qui ont elles-mêmes signé des contrats avec les agriculteurs. Tout le monde est engagé pour cinq ans, détaille Philippe Pinta. Or l'usine a des difficultés car il existe un seul acheteur Lyondell qui est producteur d'ETBE. Les autres usines qui seront opérationnelles seulement dans 15 à 24 mois peuvent s'interroger sur leur rentabilité.»
Actuellement, le prix du blé éthanol avoisine les 120 €/t rendu usine, donc bien loin du prix actuel du blé alimentaire. Car le prix de l'éthanol suit l'inverse de celui du pétrole.