Le conseil spécialisé de la filière céréalière de FranceAgriMer du 13 mai 2015 a examiné et adopté le plan de relance élaboré par la filière du blé dur pour « doubler la production » avant 2025.
La sonnette d'alarme avait été tirée en novembre 2014 par les industriels semouliers, à la suite des difficultés d'approvisionnement rencontrées par l'industrie des pâtes et de la semoulerie. La filière souhaite ainsi atteindre, d'ici à dix ans, un niveau de production stable de 3 à 3,5 millions de tonnes (Mt) chaque année, contre 2 Mt en moyenne au cours des dernières années et 1,4 Mt en 2014.
« L'objectif serait alors de revenir à 500.000 hectares, soit le niveau de 2010, et d'atteindre 600.000 hectares », a indiqué Rémi Haquin, président du conseil spécialisé de FranceAgriMer.
Un problème d'identité vis-à-vis de la Pac
Dix orientations ont ainsi été listées par la filière afin de parvenir à cet objectif. La première consiste à développer la culture du blé dur dans toutes les zones de production possible : les zones traditionnelles (Sud-Ouest et Sud-Est), mais aussi le Centre et les départements du Centre-Ouest océanique. « Que les producteurs qui en font un peu en fassent plus, que ceux qui n'en font plus en refassent, que ceux qui n'ont ont jamais fait en fassent un peu », a illustré Rémi Haquin.
La filière souhaite aussi faire reconnaître par la Pac le blé dur comme une production à part entière, distincte du blé tendre ; développer la recherche ; diffuser les nouvelles variétés ; optimiser les pratiques agronomiques ; consolider le dispositif d'aides couplées européennes ; adapter la collecte du blé chez les organismes stockeurs ; développer une exportation soutenue et régulière ; communiquer, notamment à destination des producteurs, et développer la transformation du blé dur en France. « La transformation doit être locale et performante », a insisté le président du conseil.
Mais ces orientations doivent être traduites en actions spécifiques. Et pour chaque action, il faudra déterminer la gouvernance et le financement alloué. Certaines revendications nécessitent en effet du budget ainsi que l'accord de Bruxelles.