La consommation intérieure de biomasse hors bois et produits dérivés, mais incluant les résidus de récoltes utilisés et la biomasse pâturée, était de l'ordre de 200 millions de tonnes (Mt) en 2011, selon un rapport réalisé par le SoeS (Service de l'observation et des statistiques) et publié sur le site du Commissariat général au développement durable (CGDD) le 9 octobre 2013.
D'abord liée à l'alimentation humaine et animale, elle concerne aussi d'autres usages agro-industriels, et notamment énergétique pour la production des biocarburants (à partir de colza, blé...).
Les récoltes sur le territoire en constituent plus de la moitié, progressant depuis 1990 (+13 %) deux fois moins vite que la biomasse importée (21 Mt en 2011), indique le rapport du SOeS.
La chaîne alimentaire, de la production à la gestion des déchets, « exerce des impacts directs et indirects sur l'environnement », rappelle le SOeS. Or, « du champ à l'assiette », 30 à 50 % de la production alimentaire de pays développés seraient gaspillés. « Une partie de ce gaspillage est considérée comme évitable », souligne le rapport, rappelant que « la France, comme l'Union européenne, veut réduire son gaspillage alimentaire de 50 % d'ici à 2025 ».
Une première estimation du gaspillage alimentaire en France, excluant la biomasse pour l'alimentation animale dont celle pâturée, aboutit à 7,1 Mt, soit de l'ordre de 110 kg par habitant et par an. « L'essentiel (79 à 90 kg/hab/an) interviendrait au domicile », précise le rapport, en particulier en ce qui concerne les fruits et légumes, la boulangerie/pâtisserie, les plats préparés, les produits laitiers, la viande et le poisson, parfois encore sous emballage.
Mais « les autres maillons de la chaîne sont également concernés », avec les fruits et légumes non récoltés pour des prix trop bas, ou mis à l'écart au calibrage, ou avec des pertes au cours des transports. L'activité de pêche n'est pas en reste, avec 30 à 70 % de prises « accessoires » qui seraient « rejetées souvent mortes à la mer, car à faible débouché, soumises à quotas, (ou) interdites ».
« En aval (distribution, restauration hors foyers individuelle et collective), l'enjeu porte sur l'adéquation offre/demande et les habitudes d'alimentation. Le SoeS cite notamment l'évolution du nombre de repas et des menus/produits proposés, le renouvellement de l'offre, ou encore les dates limites de consommation/d'utilisation optimale confondues.
Quant au bois non inclus dans la biomasse par le SoeS, en incluant les produits bois importés et en excluant ceux exportés, chaque Français a consommé en moyenne 1,5 m³ d'équivalent bois rond, bois de feu inclus, en 2010.
« La forêt française est, du point de vue du bois produit, une ressource renouvelable exploitée de manière durable », assure le rapport. Les volumes prélevés sont « significativement inférieurs à la production biologique des arbres », selon le SoeS. « En 2010, la récolte de bois rond représentait 66 % du croît sur pied net de la mortalité, précise le rapport.
Mais cela dit, « le bilan de l'ensemble de la filière jusqu'à la distribution des produits finaux est néanmoins contrasté, relativisant l'apparente indépendance de l'économie vis-à-vis de cette ressource », tempère le SoeS.
A peine plus de la moitié de la récolte sert de bois d'œuvre (32 %), de bois de trituration ou d'industries (21 %), plus de 46 % servant de bois de feu.
Les secteurs les plus producteurs de déchets de bois en 2010 sont ceux du travail du bois et articles en bois (4,3 Mt) et du bâtiment (1,9 Mt), montre le rapport. Mais la quasi-totalité des déchets de bois est valorisée, par recyclage ou incinération avec valorisation énergétique. Ainsi, les produits connexes de sciage sont utilisés par les industriels de panneaux de bois reconstitués et de pâte à papier.
La publication du SoeS fournit un état des lieux sur les moyens d'une utilisation plus efficiente des ressources matérielles de la France : amélioration de la productivité matières, seconde vie des produits, réduction des pertes, du gaspillage et des déchets ultimes, régénération de certaines matières de stocks, substitution d'une matière par une autre mais aussi réduction de sa dépendance aux importations et amélioration de sa sécurité d'approvisionnement et de sa balance commerciale.
Ce rapport « contribue ainsi au suivi d'une évolution vers une économie davantage circulaire », indique le CGDD sur son site internet.