L'UE va se doter d'ici à 2016 d'une liste noire d'animaux et de plantes à bouter hors d'Europe car ils y menacent santé et écosystème, même si certaines de ces espèces resteront admises, comme le vison élevé pour sa fourrure, a indiqué mardi une source européenne.
Un accord en ce sens a été trouvé entre les institutions européennes, sur la base d'une proposition faite en septembre par la Commission européenne et souhaitée de longue date par les organisations environnementales.
Contrairement à ce que prônait la Commission, la liste ne sera pas plafonnée à 50 espèces invasives mais restera ouverte pour permettre de lutter contre de nouvelles intrusions. L'importation, l'achat-vente, l'utilisation ou la libération dans la nature de végétaux, animaux et micro-organismes recensés seront interdits.
Mondialisation oblige, l'arrivée d'espèces allochtones a pris des dimensions préoccupantes en Europe, avec plus de 12.000 recensées, dont environ 15 % qualifiées d'envahissantes, selon la Commission.
Cette colonisation est estimée coûter au moins 12 milliards d'euros par an à l'Europe. Les cas de l'ambroisie, une plante allergisante et nuisible aux récoltes, ou du frelon asiatique illustrent les dommages qui peuvent être infligés au biotope européen.
En vertu de ce règlement, qui doit encore être avalisé par le Parlement européen en avril, les Etats membres devront analyser les canaux d'entrée de ces envahisseurs, et établir des sanctions pour les contrevenants. Ils devront aussi prendre des mesures de gestion pour les espèces déjà trop largement répandues pour pouvoir être éradiquées.
Faisant suite à une levée de boucliers des éleveurs de visons, notamment au Danemark, les gouvernements et eurodéputés ont toutefois imposé à la Commission une possibilité d'exemption pour les espèces réputées nuisibles mais présentant un fort intérêt économique. L'élue verte française Sandrine Bélier s'est insurgée contre ces dérogations, « qui fragilisent l'objectif » du règlement.
La Hongrie s'est opposée au projet, invoquant un risque d'interdiction d'une espèce d'acacia cultivée dans le pays, tandis que la Commission a dû démentir de nouvelles allégations d'eurosceptiques britanniques selon lesquelles le projet menacerait nombre de plantes ornementales, dont le rhododendron.