La Coordination rurale (CR) et l'Organisation des producteurs de grains (OPG), « qui dénoncent depuis de nombreuses années la supercherie des biocarburants, saluent la volonté affichée du gouvernement de mettre un frein à la production de ces carburants », indiquent les deux organisations mardi dans un communiqué.
« Alors qu'on avait laissé entendre aux agriculteurs que les biocarburants constitueraient un débouché intéressant pour eux, l'expérience a été bien décevante. Les aides initialement prévues pour les producteurs leur ont été confisquées par une filière qui en a profité pour se fournir en graines, à qualité égale, mais à un prix souvent inférieur à celui pratiqué sur l'alimentaire », regrette la CR et l'OPG.
Rappelant que « l'argument majeur qui a déclenché l'engouement pour les biocarburants dans les années 2006 a été l'économie des gaz à effet de serre », la Coordination rurale et l'OPG explique que « des analyses à peine approfondies ont battu en brèche cette théorie en montrant que les bilans carbone nets étaient moins élogieux que prévus » et que « les plus récentes notions de CASI (changement d'affectation des sols indirect) [...] ont définitivement installé le doute dans les esprits des dirigeants européens ».
Dans leur communiqué, les deux organisations syndicales rappellent aussi que « la Cour des comptes a calculé (janvier 2012) que le coût total des biocarburants s'est élevé pour l'État à 820 millions d'euros de défiscalisation entre 2005 et 2010. Mais c'est le consommateur qui a en réalité financé l'essentiel de la filière, en supportant sur cette même période un surcoût de près de 3 milliards d'euros ».
« Des agriculteurs trompés, des consommateurs manipulés... Il aura fallu une bonne dose de démagogie aux partisans des biocarburants pour faire accepter leurs projets. Il était temps de s'en apercevoir ! », soutiennent la Coordination rurale et l'OPG.
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mercredi 19 septembre 2012 - 09h24
Pour l'ethanol , je suis d'accord et de toutes façons cela ne concerne qu'une petite partie de la production des céréales "françaises". Par contre, question: pour le colza et le tournesol:1) quelles est la part de la production destinée au diester et 2) que vaudraient le colza et le tournesol si il n'y avait pas ce débouché? Je me souviens des années où nous étions payés 200 euros la tonne et nous étions sur le point d'abandonner et de changer de métier. Je pense donc que les propos de cet article ne reflètent pas complètement la réalité. Enfin, vaut il mieux rémunérer les agriculteurs que les émirs milliardaires?