La presse de grand public et l'association écologiste France Nature Environnement (FNE) font leur propre lecture du rapport de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie sur les biocarburants, tandis que l'Ademe admet elle-même des biais possibles dans ses résultats.
Le rapport de l'Ademe ne dit qu'une chose: «Qu’il faut poursuivre les études, les incertitudes, notamment méthodologiques étant encore trop nombreuses», estime FNE.
L'Agence France Presse ainsi que le site internet du quotidien Le Monde font eux aussi leur propre analyse du rapport en annonçant que l'ETBE (éthyl tertio butyl éther) ne permet une réduction des gaz à effet de serre que de 20% par rapport à l'énergie fossile, contrairement aux chiffres annoncés par l'Ademe de 50 à 34% de réduction d'émissions pour ce carburant.
Finalement, l'Ademe elle-même prend des pincettes avec les résultats qu'elle publie, en pointant un biais lié au changement d'affectation des sols. Si les émissions liées aux changements directs ou indirects liés à l'emblavement des cultures énergétiques étaient prises en compte dans toute leur ampleur, les bilans sur la réduction des gaz à effet de serre pourraient être considérablement remaniés.
Avant la publication, la Confédération paysanne avait elle aussi annoncé qu'«en tout état de cause, le rapport qui sera publié fera l’objet d’un examen approfondi par les ONG impliquées dans l’étude, qui ne manqueront pas de faire connaître la lecture qu’elles en font».
En effet, se basant sur des chiffres provisoires du rapport, le syndicat estimait cet été à propos du bioéthanol de blé que «le gain en termes d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence n’est que de 16% pour l’éthanol en mélange direct, et négatif pour l’éthanol sous forme d’ETBE (éthyl tertio butyl éther)… Avec une efficacité énergétique inférieure à 1, l’éthanol de blé ne peut être qualifié d’énergie renouvelable».
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