Estimant que la nouvelle réglementation européenne revoit à la baisse les exigences pour l'agriculture biologique, la Fnab (Fédération nationale de l'agriculture biologique) a souligné sa volonté de mettre en place «un nouvel identifiant qui garantisse "a minima" le maintien des spécificités françaises actuelles», mercredi dans un communiqué.
Elle souhaite développer «avec ses partenaires de la filière bio une identification collective et privée d’une bio correspondant aux critères d’exigence appliqués aujourd’hui par l’écrasante majorité des producteurs bio français et réclamés par les consommateurs», explique-t-elle.
Selon la Fnab, «la nouvelle réglementation européenne, qui se voulait plus simple, plus claire et plus transparente, a raté son objectif, puisqu’il faudra désormais croiser systématiquement texte-cadre et règlement d’application: un vrai casse-tête pour les opérateurs».
«Le texte ne prend pas en compte certaines attentes exprimées par la société, ainsi que par les paysans bio: la gestion de l’eau et des déchets, les emballages, l’énergie, la proximité n’y figurent toujours pas», poursuit l'organisation.
Outre son désaccord sur le seuil d'OGM toléré, elle «regrette tout particulièrement qu’aucun élément spécifique à l’élevage bio français n’ait été inséré dans le nouveau règlement européen» qui s'appliquera au 1er janvier 2009.
Michel Barnier «ne s’est finalement pas beaucoup battu puisqu'aucune des dispositions françaises n'a été introduite dans ce nouveau règlement», affirme la Fnab
«Les producteurs (et les consommateurs) y perdront sur plusieurs plans: pas de production obligatoire d’aliments sur la ferme, des traitements vétérinaires chimiques moins strictement limités, une alimentation du bétail moins proche des besoins naturels des animaux...», précise-t-elle.
Après un règlement-cadre pour la production biologique adopté en 2007 par l'UE, le principal règlement d'application vient d'être adopté, le 2 juillet.