Le comité d'éthique de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) a rendu un avis sur le bien-être des animaux d'élevage. Au travers de cette autosaisine, les scientifiques ont cherché à répondre à deux questions auxquelles ils apportent une réponse claire : « Le bien-être animal doit constituer un des paramètres de l'élevage et l'une de ses finalités, et un objet de recherche en soi, devenu important aujourd'hui pour les instituts, et amené à être renforcé. »
Ce comité explique avoir retenu une définition « large » du bien-être animal « qui doit prendre en compte les dimensions relationnelles, affectives, émotionnelles et comportementales tenant compte de la sensibilité de l'animal. Il ne s'agit pas de savoir si les animaux s'adaptent sans trop de mal aux conditions qu'on leur impose dans un but de productivité, mais de s'interroger sur les méthodes permettant d'adapter les conditions d'élevage aux besoins et aux comportements des animaux. La question du bien-être des animaux d'élevage engage des formes ou des modèles sociaux à propos desquels les citoyens ont besoin d'être informés pour pouvoir se faire un avis. »
Le comité d'éthique de l'Inra et du Cirad formule neuf recommandations parmi lesquelles :
• Développer les recherches sur le bien-être animal à l'Inra, et d'encourager « le Cirad à poursuivre l'ouverture de ces questions de recherches vers les pays où il intervient ». L'objectif est de « consolider l'évaluation scientifique du bien-être animal, [...] pour asseoir sa mesure et les indicateurs pertinents pour l'évaluer. En perspective, l'élaboration de normes d'une part, de programmes de contrôle d'autre part, concrétiseront la prise en compte du bien-être animal dans les élevages. »
• Saisir « l'occasion des programmes traitant de l'agroécologie, [...] pour y inscrire le bien-être animal, en mettant en avant le respect du comportement de l'animal et de sa sensibilité. De nouveau, le comité d'éthique souligne l'importance de prolonger les résultats de ces recherches, en contribuant à définir de nouvelles organisations des systèmes d'élevage et des pratiques. »
• « Ne pas s'en tenir aux seules caractéristiques gouvernant la productivité de l'élevage dans les travaux portant sur l'amélioration génétique des animaux, mais d'inscrire l'étude des caractères qualifiant le bien-être et débouchant sur une meilleure compréhension du comportement de l'animal, être sensible. La sélection animale, quelles que soient les modalités de sa réalisation, ne doit pas avoir pour effet de réduire le bien-être des animaux ou de diminuer leur aptitude au bien-être. »
• Prolonger l'implication des chercheurs de l'Inra à « travers un partenariat actif à l'échelle européenne et internationale, notamment dans l'élaboration des normes européennes et des règles concernant le commerce international ».
dommage
mardi 20 octobre 2015 - 10h33
dommage qu'il n'y ait pas autant de comité ou de personnes pour s'intéresser au bien être des agriculteurs, ...et au 5 ou 600 suicides par an d'agriculteur