Si les sols agricoles représentaient encore en 2009 plus de 70 % du territoire français en métropole (54 % pour l'agriculture, 24 % pour la sylviculture), ils ont cédé beaucoup de terrain aux espaces artificialisés qui occupent désormais 9 % de ce territoire, d'après une étude menée par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture, publiée le 21 juillet 2010.
Entre 2006 et 2009, les sols à usages agricoles ont perdu près de 1 % au profit de l’industrie, des services, des transports, de l’habitat et des loisirs. C’est l’élevage qui a reculé alors que les productions végétales ont progressé, précise l'enquête du ministère.
Entre 2006 et 2009, les sols cultivés ou toujours en herbe ont perdu en bilan net 150.000 hectares au profit des sols artificialisés et 129.000 hectares au bénéfice des sols naturels (landes ou friches et espaces boisés). Ce recul revient à une baisse annuelle moyenne de 93.000 hectares (-0,3 % par an).
L’avancée des sols artificialisés s’accélère ces dernières années : ils ont progressé globalement de 259.000 hectares de 2006 à 2009, de 4,59 à 4,85 millions d’hectares (+86.000 hectares en moyenne annuelle, soit 1,9 % par an).
« À ce rythme, les autres espaces, agricoles et naturels, perdent 236 hectares par jour, ce qui correspond à la superficie d’un département français moyen (610.000 hectares) tous les sept ans », constate le ministère, qui relève que l’avancée moyenne des sols artificialisés sur la période 1992-2003 mesurée par une enquête précédente était de 61.000 hectares par an, soit un département tous les dix ans.
Entre 2006 et 2009, le taux d’artificialisation du territoire est passé de 8,4 à 8,8 %, souligne l'étude. Plus encore que le bâti, précise-t-elle, ce sont surtout les sols revêtus ou stabilisés et les sols enherbés artificialisés qui grignotent les sols agricoles.
Les sols boisés couvraient 17 millions d’hectares en 2009, soit près de 31 % du territoire métropolitain (14,9 millions d’hectares de forêts et 2,1 millions d’hectares d’autres sols boisés). Selon l'étude, la forêt française ne perd pas de terrain mais n’en gagne plus : la surface des forêts (y compris peupleraies) se stabilise, mais les formations boisées non forestières, bosquets et haies, se réduisent faiblement mais significativement.