Les apiculteurs professionnels, qui exploitent environ 60 % des ruches en France, ont dénoncé mardi les importations grandissantes de miel, notamment de la Chine, accusant la grande distribution de tirer les prix vers le bas « au détriment de la qualité ».
« Ce qui nous pose un problème aujourd'hui, c'est que la grande distribution n'accepte pas d'augmentation de prix », a dénoncé Yvon Garros, responsable de la section nationale apicole de la FNSEA, lors d'une conférence de presse.
« Donc les conditionneurs sont amenés de plus en plus à mettre des miels extérieurs à l'Union européenne, d'origine de plus en plus asiatique. Obligatoirement, c'est au détriment de la qualité », a-t-il ajouté.
La moitié des 10.000 tonnes de miel vendues par la grande distribution chaque année en France « sont des miels de premiers prix, pas chers, généralement constitués de mélanges », a-t-il regretté.
Une grande partie « vient des pays asiatiques et en particulier de la Chine » et « même si cela est difficile à prouver, certains miels sont coupés avec du glucose d'amidon », a renchéri Bernard Berque, président de la section nationale.
De plus, dans la fabrication, certains miels sont recueillis avant la dernière étape de fabrication par les abeilles, ce qui gonfle les volumes avec une qualité moindre, selon cet apiculteur qui possède 800 ruches dans les Landes.
« Le miel importé de la Chine arrive à 1,7 euro le kilogramme une fois déchargé. Le miel français de type colza ou tournesol (70 % de la production française) est à 3 ou 3,25 euros », explique M. Garros.
La FNSEA demande la mise en place d'un meilleur étiquetage qui énonce clairement les pays d'origine et de meilleurs contrôles.
Les apiculteurs professionnels sont environ 3.000 sur les quelque 55.000 apiculteurs en France. 40.000 tonnes de miel sont vendus chaque année en France, dont la moitié directement du producteur au consommateur.