Stéphane Le Foll et Marisol Touraine ont insisté mercredi sur la nécessité de poursuivre les efforts en cours dans la lutte contre l'antibiorésistance. Le ministre de l'Agriculture a en particulier mis l'accent sur la nécessité de tenir l'objectif du plan Ecoantibio, à savoir réduire de 25 % en cinq ans l'usage des antibiotiques en médecine vétérinaire.
« Le dernier rapport de l'Anses montre qu'en 2013, le niveau d'exposition des animaux aux antibiotiques est inférieur à celui de 1999, se félicite Stéphane Le Foll. Le tonnage utilisé à reculé de 10,6 % en 2013 par rapport à 2012. On ne va pas s'arrêter là. Il faut atteindre l'objectif [du plan Ecoantibio, ndlr]. Mais la consommation d'antibiotiques critiques recule moins. Et elle reste élevée chez les carnivores domestiques. »
Bref, le ministre ne compte pas baisser la garde. Il a rappelé que la loi d'avenir intègre cet aspect en encadrant la prescription des antibiotiques critiques, par exemple. « Il faut travailler, innover et avoir cette idée que, si on n'anticipe pas aujourd'hui, nous aurons des problèmes. Il faut trouver des solutions, travailler à des alternatives. »
De son côté, la ministre de la Santé ne peut pas s'appuyer sur des chiffres aussi positifs. « Les derniers résultats de l'agence du médicament sont préoccupants, reconnaît-elle : +4,4 % depuis 2010. Mais ces chiffres sont à manipuler avec précaution parce qu'ils n'ont pas été mis en regard des maladies sur cette période. »
Marisol Touraine regrette que la campagne « Les antibiotiques, c'est pas automatique » soit aujourd'hui devenue « une ritournelle dans les cours de récréation plutôt qu'un message. Nos concitoyens demandent des antibiotiques [à leurs médecins, ndlr]. C'est aussi pour cette raison que j'ai lancé une expérimentation concernant la délivrance à l'unité des antibiotiques ».
La ministre de la Santé espère ainsi éviter qu'il reste des antibiotiques dans les armoires à pharmacie et que chacun « se les auto-administre lors d'un rhume, d'une angine, ou ce qu'on croit une angine, reprend-elle. Si l'antibiotique est un médicament formidable, ce n'est pas un médicament qui peut être utilisé de façon systématique. C'est une ressource rare qu'il nous faut préserver. »
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