« Les contrôles réalisés ces dernières années montrent une absence d'utilisation frauduleuse des antibiotiques ou de coccidiostatiques (1) mais une persistance des contaminations croisées », a indiqué le 21 juillet la direction des fraudes (DGCCRF) sur son site internet.
Sur les 242 prélèvements effectués par la DGCCRF, 51 se révèlent non conformes, soit 21,1 % du total. « La moitié de ces non-conformités est due à une pollution probable (“ontamination croisée") des aliments par des substances médicamenteuses. Ces données sont stables depuis 2010. Les cas de non-conformité concernent 14 établissements sur les 149 visités : 13 ont fait l'objet d'avertissements (11 fabricants et 2 distributeurs) ; 1 établissement n'ayant pas respecté les teneurs garanties en composants analytiques a fait l'objet d'une injonction ».
« Les cas de non-conformités relatives à la présence importante de molécules antibiotiques ou coccidiostatiques dans des produits ne devant pas en contenir sont dus à des erreurs humaines rapidement rectifiées, et non à une utilisation frauduleuse ».
« Les cas d'échantillons présentant une concentration plus faible en molécules antibiotiques ou coccidiostatiques sont plus nombreux, et sont probablement dus à une contamination croisée des aliments fabriqués, soit après des aliments médicamenteux, soit après des aliments contenant des coccidiostatiques. Les opérateurs sont conscients de ce problème, ce qui les conduit à généraliser les tests dans les usines employant des antibiotiques et des coccidiostatiques, et à mettre en place des systèmes de gestion des incompatibilités dans la succession des fabrications. »
« Des faiblesses dans les dispositifs appliqués pour éviter la contamination sont soulignées par les enquêteurs. Il s'agit notamment de l'ordonnancement des formules fabriquées à tous les stades de la chaîne de fabrication (mélangeuse, stockage, presse...), du stockage et de la traçabilité des lots de matières premières servant au rinçage entre la fabrication de deux formules, ou encore de la méthodologie utilisée pour les tests de contamination croisée », précise la DGCCRF.
L'alimentation animale fait l'objet d'un suivi régulier par la DGCCRF, notamment avec un plan de recherches annuel de substances antibiotiques ou coccidiostatiques. Ce plan fait l'objet, depuis 2011, d'une rotation pluriannuelle entre 15 régions, avec une répartition des contrôles par département effectuée au niveau régional. Les prélèvements sont effectués, à plus de 70 %, auprès de fabricants d'aliments pour animaux et d'établissements de négoce et de stockage, indique encore la DGCCRF.
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(1) Additifs utilisés pour prévenir l'apparition de la coccidiose, provoquée par les coccidies, des protozoaires microscopiques qui vivent dans la muqueuse intestinale des volailles et du bétail et causent de graves diarrhées et la morbidité, précise la DGCCRF.