Le consommateur n'est pas prêt à payer pour une alimentation de qualité même si les Français demandent un plus grand respect de l'environnement, a estimé jeudi Pascale Hebel, directrice du département de la consommation du Credoc lors d'un débat à Paris.
« Depuis le début des années 2000, on voit une tendance à privilégier le prix le moins cher » et « les nouvelles générations sont de moins en moins attachées aux labels de qualité », a affirmé Mme Hebel, qui participait avec d'autres spécialistes à cette conférence organisée à l'initiative de la Direction générale de la concurrence (DGCCRF), sur le thème « La qualité a-t-elle un prix ? ».
La part de l'alimentation dans le budget des Français ne cesse de diminuer, selon le Credoc. C'est encore plus vrai pour les jeunes générations qui, selon les chiffres cités par Mme Hebel, ne consacrent que 8 % de leur budget à leur alimentation, comme aux Etats-Unis.
« Il faut tenir compte du fait que le pouvoir d'achat ne va pas augmenter », a-t-elle insisté, soulignant par ailleurs que si les produits labellisés se vendent, c'est souvent lors de promotions.
« La question importante est de redonner de la valeur à l'alimentation, c'est une question de santé publique, en raison de l'obésité et pour favoriser le développement durable », a-t-elle ajouté.
Le patron des fermiers de Loué (label rouge) a affirmé pour sa part que les efforts menés depuis des années par la société pour améliorer la qualité étaient reconnus, puisque le consommateur paye deux fois plus cher pour un poulet de Loué.
Yves de la Fouchardière a rappelé qu'il avait même lancé une publicité sur le thème « la qualité a un prix ».