Les Français sont 40% à considérer que les produits alimentaires sont moins sûrs qu'il y a cinq ans, selon la deuxième vague de l’Observatoire des crises alimentaires, publiée jeudi par Palomar, agence de conseil en communication, et l’institut de sondage OpinionWay. Ce résultat est en hausse de 14 points par rapport à la première vague de l'Observatoire réalisée en 2006.
En outre, 62% des Français, soit 8 points de plus qu'en 2006, considèrent que les crises alimentaires sont plus fréquentes depuis 10 ans.
«Comme lors de la première vague du baromètre, on constate que, pour les consommateurs, les marques ne constituent pas une garantie de sécurité (les produits de marque ne sont considérés les plus sûrs que par 12% des Français en 2006 et 11% en 2008)», ajoutent Palomar et OpinionWay.
«On observe parallèlement que la confiance des consommateurs va davantage aux produits de fabrication artisanale (38%, +4 points) et aux produits portant des labels (43%, -4 points)», précisent-ils.
La course au profit est toujours le premier facteur cité au premier rang des causes possibles des crises alimentaires, en hausse de 13 points à 83%, la présence de composants artificiels bondit de 22 points à 74%, selon les résultats du sondage.
Les OGM ont reculé dans la liste des craintes citées spontanément (de 15 à 7% de citations spontanées), mais ils progressent comme facteur de crise à 47% (+7 points).
Selon Grégoire Biasini, fondateur de Palomar, «la défiance marquée envers les produits alimentaires fait un double écho aux campagnes appelant à une alimentation saine et à la montée des préoccupations environnementales».
«La crise de confiance envers la systématisation des processus industriels associée aux marques plaide pour le retour des logiques de consommation locales préconisées, pour de multiples raisons, dans le Grenelle de l’environnement: aux industriels de s’adapter à ces nouvelles attentes!», poursuit-il.
Le second enseignement de cet Observatoire des crises alimentaires est que les Français «semblent radicaliser leurs réactions aux crises», indiquent Palomar et OpinionWay.
86% des personnes interrogées, soit 15 points de plus qu’en 2006, déclarent désormais modifier leur comportement d’achat lorsqu’un produit est touché par une crise.
Les sources d’information jugées les plus fiables en cas de crise alimentaire sont les associations de consommateurs pour 90% des Français, et les experts et scientifiques pour 87%. On observe aussi une amélioration de la confiance dans les informations délivrées par les pouvoirs publics (67%, +10 points).