Le commissaire européen au Développement a dénoncé lundi les «prétextes» utilisés par les Etats membres pour éviter jusqu'ici le déblocage d'un milliard d'euros en faveur des pays pauvres frappés par la crise alimentaire, jugeant ces réticences inacceptables.
«Ce petit milliard d'euros est confronté à toutes sortes de prétextes institutionnels», a regretté le commissaire Louis Michel, alors que les ministres européens du Développement sont réunis lundi et mardi à Bruxelles pour discuter notamment de la crise alimentaire mondiale.
La Commission européenne a proposé en juillet de prélever un milliard de fonds non utilisés de la Pac pour aider les pays en développement à augmenter leur production agricole, notamment par le financement de semences et d'engrais.
Mais en ces temps de crise économique, certains Etats membres sont encore plus réticents à débloquer des sommes qui normalement reviendraient dans leurs budgets nationaux, et invoquent notamment des questions de procédure budgétaire européenne.
«On ne peut pas en même temps dire qu'on veut être plus généreux (...) et puis, dès qu'on a l'occasion juste d'être en accord avec les déclarations, bloquer sur des prétextes», a continué Louis Michel. «Cela ne me paraît pas acceptable.»
«Pour ce milliard, j'insiste, c'est urgent. Les pauvres ont besoin de cet argent pour sauver les récoltes de 2009 et 2010, c'est un minimum de l'Europe», a-t-il encore ajouté, notant qu'au départ, la proposition de la Commission était destinée aux récoltes de 2008-2009, mais que pour 2008, «on peut déjà oublier».