Aujourd'hui, le développement d'Angers (Maine-et-Loire) se raisonne à l'échelle du pays Loire-Angers. Il s'agit d'un territoire de 1.000 kilomètres carrés qui englobe la capitale de l'Anjou et les 65 communes qui l'entourent. Ce territoire concentre plus de 40% de la population du département mais également plus de 1.100 exploitations. «Avec une prédominance des cultures spécialisées», précise Marie-Claire Thomas, chargée de mission de l'agriculture périurbaine à la chambre d'agriculture.
Au début d'octobre, le Pays a présenté son projet agricole pour la décennie à venir. Le document d'une quarantaine de pages fixe cinq axes de collaboration entre le monde urbain et le monde agricole et pour chacun, des objectifs à atteindre et un système d'évaluation. Ce travail n'avait, jusqu'ici, pas été fait.
L'outil doit permettre «de passer d'une logique de projet contre projet à celle de projet à projet», a souligné Christiane Lambert, vice-présidente de la chambre d'agriculture.
Il va surtout rapidement connaître l'épreuve du terrain: à l'échelle du Pays, un Scot (schéma de cohérence territoriale) est en cours d'élaboration. Au sud d'Angers, on évoque un projet de rocade.
Concernant l'emprise foncière, le Pays veut la réduire de moitié. Au cours des dix dernières années, l'urbanisation a grignoté 170 hectares par an. Il s'agit de descendre à 85 hectares par an. Pour cela, un travail de cartographie a déjà été effectué. Il précise les zones «d'enjeu agricole» et en suggère d'autres pour le développement urbain.
«Nous avons aussi demandé à activer des outils comme les ZAP (zone d'agriculture protégée) et cartographié des zones «à moindre enjeu agricole», précise Marie-Claire Thomas.
En parallèle, la profession suggère des moyens pour contenir l'urbain: utiliser les friches industrielles ou intensifier l'urbanisation là où elle existe déjà par exemple. Cette option paraît rejoindre la préoccupation des élus d'Angers.
«La ville a encore besoin de grossir», n'a pas caché Jean-Claude Antonini, maire d'Angers aux élus de la chambre d'agriculture, «mais nous cherchons un développement responsable dans sa consommation d'espace, la ville de demain sera dense.»
Des projets pour 2010 Au moins deux projets inclus dans le projet agricole du pays Loire-Angers devraient aboutir en 2010. D'abord, la réalisation et la diffusion aux élus de plans de circulation des engins agricoles et d'un guide technique exposant les contraintes (poids, gabarit, etc.). Ensuite, la structuration d'une filière du bois comme énergie. L'Agglomération d'Angers porte deux projets de chaudières à bois (l'un de 80.000 tonnes et l'autre de 15.000 tonnes). Leur construction est en cours. Par ailleurs, plusieurs autres équipements, portés par des partenaires privés, sont à l'étude. |