Comment les agriculteurs peuvent-ils enrichir la diversité des espèces vivantes sur leur exploitation? Ecologistes et agriculteurs, qui ont travaillé ensemble, ont présenté, vendredi, un «guide technique et recueil d'expériences» sur la question.
Ce guide est l'aboutissement d'un programme initié par la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sur cinq ans (2004-2009) afin d'améliorer la biodiversité sur 130 exploitations agricoles réparties du 18 départements.
Restauration des haies et des boisements, plantation des bandes enherbées pour faciliter la présence d'insectes prédateurs naturels des parasites, fauche tardive des jachères pour laisser le temps aux oiseaux nichant au sol de se reproduire, maintien des zones humides et limitation du recours aux pesticides font partie des actions recommandées dans ce guide.
Au total, quatorze fiches techniques apportent des réponses concrètes aux questions concernant les pratiques agricoles et la sauvegarde de la biodiversité sur les exploitations.
Pour ce programme, la LPO s'est associée avec différents réseaux d'agriculteurs: le Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement (Farre), la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) et la Fédération nationale des centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Fncivam).
«La biodiversité ne génère pas forcément de rentabilité, reconnaît Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, même si certains agriculteurs se sont rendus compte qu'en plantant des haies, ils contribuaient à limiter l'érosion des sols.»
Mais ce programme offre «une vitrine remarquable au potentiel entre agriculture et biodiversité», ajoute-t-il, souhaitant que ce travail soit développé lors de l'année internationale de la biodiversité en 2010.