Pour dépasser ses handicaps naturels, l'agriculture de montagne mise sur les produits sous signe de qualité, les circuits courts, et évite largement le reproche environnemental. Morceaux choisis d'un rapport du ministère de l'Agriculture mis en ligne vendredi 11 septembre.
Quelque « 30 % des exploitations de montagne produisent sous signe officiel de qualité (SOQ). Si, en montagne comme en plaine, les systèmes viticoles produisent quasiment tous sous SOQ au moins pour une partie de leur récolte, l'importance des systèmes bovins-lait et des systèmes ovins (cf. fromages de brebis) sous SOQ est un des traits spécifiques de l'agriculture de montagne. »
« La progression du nombre d'exploitations en agriculture biologique est une tendance nationale, qui est encore plus marquée en montagne (5 % des exploitations en 2010) : maraîchage, lait de chèvre et cultures fruitières sont en tête des productions bio en montagne. »
Diversification, circuits courts : une agriculture « en avance »
« Si la transformation à la ferme reste globalement du même ordre de grandeur en montagne et en plaine (11 % des exploitations), cela est dû essentiellement au poids de la viticulture en plaine. Ainsi, dans tous les autres systèmes de production, il y a plus de transformations fermières en montagne qu'en plaine. »
« Miel, fromages de chèvre, légumes et fruits : la commercialisation en circuits courts est davantage pratiquée en montagne (elle concerne un quart des exploitations) et une exploitation de montagne sur cinq pratique la vente directe. »
« On recense cependant encore relativement peu d'exploitations pratiquant l'accueil à la ferme en montagne (3,4 % contre 1,9 % en plaine) et cette activité semble même stagner depuis 1988. »
Une agriculture « favorable au plan environnemental »
« Les surfaces fourragères représentent 89 % de la SAU, avec une place prépondérante des prairies permanentes (51 % de la SFP) et des espaces pastoraux (27 % de la SFP sans compter les alpages et estives utilisés collectivement) dont l'intérêt environnemental est largement reconnu. Si les prairies temporaires gagnent du terrain (+ 44 % entre 1988 et 2010), les surfaces en prairies permanentes productives résistent bien mieux en montagne (- 3,3 % entre 1988 et 2010) qu'en plaine (- 33,5 %) où l'ampleur de leur disparition est inquiétante. »
Les systèmes d'élevage s'avèrent plutôt de type extensif : « globalement, en 2010, le chargement moyen des surfaces fourragères est de 0,87 UGB/ha SFP en montagne (1,36 en plaine). Seules 18 % des exploitations (et 21 % du cheptel) ont un chargement supérieur à 1,4 (contre 43 % des exploitations et 57 % des UGB en plaine). Et ces ratios ne prennent pas en compte les surfaces collectives... »
« Vigilance » sur les épandages d'origine animale
« La majorité des surfaces agricoles n'ont reçu aucun engrais minéral en 2010 et 87 % de la SAU n'a reçu aucun traitement phytosanitaire (seulement 34 % en plaine). Les épandages des effluents d'origine animale (fumier, lisier, ...) portent en 2010 sur 42 % de la SAU. C'est sans doute sur cette question des épandages d'origine animale que la vigilance doit porter, non pas en raison d'excédents structurels, mais en raison des difficultés d'épandage dans les pentes et dans un parcellaire souvent compliqué et en raison des contraintes climatiques, de voisinage et d'organisation du travail qui limitent les périodes d'épandage. »
« Les deux tiers des exploitations de montagne ont entretenu ou créé des éléments linéaires du paysage (haies, murets de pierre) au cours des trois dernières années. »
A télécharger : « L'agriculture en montagne - Évolutions 1988-2010 »
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