Un jeune agriculteur bio des Combrailles (Puy-de-Dôme), dont des chèvres avaient été tuées et la famille menacée, a été mis en examen mercredi par un juge d'instruction de Riom, qui le soupçonne d'être l'auteur des intimidations, selon des déclarations de son avocat, samedi.
Jean-Hugues Bourgeois, 29 ans, originaire des Hautes Alpes, avait repris progressivement en 2008 quelque 50 hectares de très bonnes terres à Teilhet (Puy-de-Dôme) pour y installer un élevage de chèvres et pratiquer l'agriculture biologique. Cela avait déclenché des jalousies dans cette région auvergnate vouée à l'élevage bovin et aux cultures céréalières.
A la fin de mars, une dizaine de chèvres avaient été tuées au pistolet d'abbattage, en août un hangar avait brûlé, et le 22 août était retrouvée une lettre en forme de cercueil contenant des menaces contre sa fille de 8 ans.
Le 4 septembre 2008, le procureur de la République de Riom avait ouvert une information judiciaire contre X pour mort donnée volontairement à des animaux domestiques, destruction par incendie volontaire et menaces de mort.
Une analyse graphométrique a conclu que l'agriculteur était l'auteur de la lettre de menace en forme de cercueil, a indiqué son conseil, Me Jean-Louis Borie, confirmant une information du quotidien La Montagne .
Jean-Hugues Bourgeois, qui a depuis quitté l'Auvergne, a été mis en examen pour les menaces, l'incendie d'une grange et la tuerie des chèvres, a précisé Me Borie.
«Nous contestons cette analyse graphométrique», a souligné ce dernier, ajoutant que le juge a «procédé par induction, en se basant sur cette analyse pour conclure que M. Bourgeois est aussi l'auteur des autres intimidations, sans qu'aucun élément matériel ne vienne étayer cette position». Le juge d'instruction devrait demander une contre-expertise, selon la même source.
Un militant du Front ,ational, Tanguy Deshayes, tête de liste du FN aux dernières élections municipales de Paris, avait reconnu en janvier avoir adressé à l'agriculteur une autre lettre de menaces. Il s'agissait de menaces de mort envoyées au début d'octobre 2008 par l'intéressé, qui n'avait aucun lien avec la région et avait entendu parler du paysan dans la presse.