La Coordination rurale «regrette» la relaxe des huit prévenus dans l'affaire Unigrains, faisant suite au jugement rendu vendredi par le tribunal correctionnel de Paris, indique-t-elle, mardi, dans un communiqué. Elle souligne surtout que «le tribunal a dénoncé ''certaines dérives dont la plus inacceptable est le financement par le produit de la taxe des besoins de la FNSEA'', même s’il a estimé que ''l'infraction d'abus de biens sociaux n'apparaissait pas suffisamment caractérisée''».
«En d’autres termes, cela signifie que l’infraction est partiellement caractérisée», selon la Coordination rurale. «Par ailleurs, si le tribunal a prononcé la relaxe, c’est aussi parce que le débat a porté sur la nature publique ou privée des fonds, sans qu’une position claire puisse être tranchée sur cette question particulièrement technique. La nature ambiguë des fonds a donc également bien servi les intérêts des prévenus», poursuit-elle.
«Ceux-ci n’ont donc pas lieu de communiquer de manière triomphaliste sur la relaxe qui ne les exonèrera pas aux yeux des agriculteurs de leurs responsabilités dans les ''dérives inacceptables'' qui ont eu lieu», affirme le syndicat.
«Aucun responsable professionnel n’a été traîné dans la boue, comme cela a pu être dit», ajoute la Coordination rurale. En portant plainte contre X, elle a «seulement souhaité que toute la lumière soit faite sur l’utilisation des fonds prélevés sur tous les céréaliers par le biais de la taxe FASC.»
Au sujet de la ligne de défense des prévenus qui était «de faire croire que les actions menées étaient l’expression d’une prétendue solidarité entre les céréaliers et les éleveurs», le syndicat estime que «loin de valider cette version des faits, le jugement du tribunal confirme au contraire le contenu très critique à l’égard d’Unigrains du rapport de la Cour des comptes de 1999, à l’origine de ce procès».
Du côté du syndicat majoritaire, le jugement et la relaxe des prévenus est vécue comme un soulagement et comme «une décision juste». C'est ce qu'a exprimé la Fédération nationale bovine (FNB), dans un communiqué diffusé mardi.
L'organisation syndicale «se félicite de cette décision juste et logique. Cette décision rétablit la vérité sur la réalité des objectifs de la solidarité céréaliers-éleveurs, mise au banc des accusés, et sur la transparence de gestion avec laquelle elle a été mise en œuvre, ainsi que les ministres concernés en ont attesté». «Cette décision réhabilite également entièrement les représentants professionnels mis en cause, en actant le fait qu’aucun enrichissement ni détournement n’est à leur reprocher», poursuit-elle.
«Ils ont agi dans un esprit responsable et avec une ambition, celle de développer l’élevage et l’agriculture en France, et la complémentarité des filières. C’est bien avec cette ambition qu’il faut regarder l’avenir pour faire face aux nouveaux défis», conclut la FNB. A bon entendeur...
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