L'agriculture-sylviculture-pêche est le secteur qui présente le plus fort taux de mortalité par accident du travail chez les hommes, selon un rapport publié à la fin de septembre 2011 par l'InVS, l'Institut de veille sanitaire. Avec un taux de 28 décès pour 100.000 salariés sur la période 2002-2004, il arrive « nettement en tête », devant les secteurs des transports (14 pour 100.000) et de la construction (13 pour 100.000).
En revanche, d'après les résultats de cette enquête à laquelle la MSA a participé pour la composante agricole, ce sont les secteurs de la construction, de l’industrie (dont les industries agroalimentaires) et des transports qui génèrent le plus grand nombre de décès par accident du travail chez les hommes : respectivement 144, 134 et 112 décès pour ces secteurs, contre 63 décès par accident de travail pour le secteur agriculture-sylviculture-pêche entre 2002 et 2004.
Dans ce secteur, les véhicules sont la première cause d’accidents mortels (5,7 décès pour 100.000 salariés), suivie par les chutes de hauteur (4,0) et les machines (3,0). Le rapport de l'InVS remarque que, dans ce secteur, le taux de mortalité de la catégorie « autres accidents » est très élevé (10,8), « regroupant pour l’essentiel des décès consécutifs à l’écrasement de la victime par un arbre ou une branche, des asphyxies, des noyades et des accidents liés à des animaux ».
Une proportion importante de décès accidentels (3,8 pour 100.000) n'est pas caractérisée (accidents non classés), plus que dans les autres secteurs.
Dans l’industrie, on trouve principalement des accidents de véhicule (1,0) et de machines (0,8).
Tous secteurs confondus, les accidents de travail mortels chez les hommes sont dus dans 30 % des cas à des accidents impliquant des véhicules, devant les accidents non classés. Mais les véhicules agricoles ne sont impliqués que dans 2 % des cas.
Le rapport précise que, globalement, les accidents du travail et les accidents de trajet mortels sont des « événements très majoritairement masculins : dans 94 % des accidents du travail mortels et dans 78 % des accidents de trajet, la victime est un homme ».
À la différence des accidents de trajet, « le risque d’accident du travail mortel augmente avec l’âge chez les hommes », a observé l'InVS. « Ce phénomène est plus marqué pour les accidents non classés, dont font partie les décès par “malaise” (AVC, infarctus du myocarde…) qui surviennent plus fréquemment chez les salariés de 50 ans et plus », affirme l'étude.
Les plus âgés sont également plus touchés par les chutes de hauteur mortelles et les décès par accident de machine, rapporte l'Institut de veille sanitaire. La survenue de l’événement accidentel serait dû à « la diminution de la vigilance, de l’équilibre et de la force physique avec l’âge [...] dans un contexte où l’intensité du travail a augmenté ces dernières années chez les salariés les plus âgés autant que chez les plus jeunes », avance le rapport.
L'État a souhaité se doter, au niveau national, d'une série d'indicateurs destinés à suivre l'évolution de la santé de la population en France. Depuis sa création en 1998, le département santé et travail (DST) de l'InVs « s'est attaché à développer des programmes de surveillance, afin de produire régulièrement de telles données et contribuer ainsi à améliorer la connaissance des risques professionnels », apprend-on sur le site de l'institut. Le DST a mis en place en 2009 un programme de production régulière d'indicateurs destinés à rendre compte à l'échelle nationale de la situation concernant des problèmes de santé en relation avec l'environnement professionnel, ainsi que de leur évolution au cours du temps. (www.invs.sante.fr). |
Consultez le rapport sur le site de l'InVS.