Au lendemain du colloque sur les abeilles organisé mercredi par l'Afssa, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) s'insurge, dans un communiqué, contre le «discours officiel [qui] continue de nier le rôle prépondérant des pesticides dans les mortalités, les affaiblissements et les dépérissements des colonies d'abeilles».
Même si elle convient que ces événements peuvent résulter d'une combinaison de facteurs, l'Unaf estime que le refus d'admettre le rôle prééminent des pesticides constitue «une dénégation insupportable de la réalité écologique».
Elle dénie toute crédibilité à l'Afssa, dont «la directrice générale [...] reconnaît dans ses propres déclarations, l'inadaptation de son agence pour connaître des problèmes environnementaux».
Pointant «les liens entretenus par un tiers des experts de l'Afssa avec les industries environnementales», les apiculteurs accusent l'Afssa d'écarter «systématiquement les travaux les plus éminents lorsqu'ils sont contraires à sa thèse».
Face à ces constats, l'Unaf déclare ne pas pouvoir «comprendre que le dossier concernant les problèmes liés à la disparition des abeilles reste confié à cet organisme».
A l'ordre du jour depuis le mois de février, la création d'un institut technique apicole devrait aboutir d'ici à la fin de l'année, afin de restaurer la confiance entre les différents acteurs de la filière. La nécessité de revoir les tests de toxicité des produits phytosanitaires sur les abeilles aurait également été rappelée par le rapporteur gouvernemental à l'occasion du colloque de mercredi.