lundi 26 avril 2010 - 11h39
La maison d'accueil rurale pour personnes âgées de la Haute-Saulx (Meuse) permet aux retraités de continuer à vivre comme chez eux, tout en étant entourés
« En 2005, la communauté de communes (Codecom) de la Haute-Saulx, dans la Meuse, a interrogé près de 180 personnes de plus de 60 ans pour savoir si elles envisageaient de vivre un jour dans une maison de retraite », raconte Christian Lechaudel, agriculteur, vice-président de la Codecom et maire de Dammarie-sur-Saulx. Près de la moitié d'entre elles se sont dit intéressées. « C'est la crainte de la dépendance plus que de la solitude qui les fait envisager cette solution. »
Pour permettre à ses habitants de mieux vieillir au pays dans la sécurité et la convivialité, la Codecom opte alors pour une Marpa (maison d'accueil rurale pour personnes âgées) de vingt-quatre logements. C'est le maximum autorisé pour être labellisée par la MSA. La moitié du budget nécessaire (3,3 millions d'euros) est financée par des subventions publiques. Le choix du lieu se porte sur Dammarie-sur-Saulx, l'un des deux villages les plus importants de la communauté de communes avec ses 440 habitants. « Nous avons des commerces de proximité (coiffeur, boulanger, supérette, poste…) mais surtout une pharmacie, un médecin et des pompiers », souligne le maire.
La construction débute en octobre 2007. Un soin particulier est apporté pour limiter l'impact de la structure sur l'environnement avec le choix de murs en brique plutôt qu'en parpaings pour une meilleure isolation, la géothermie pour le chauffage et des panneaux solaires sur le toit pour chauffer l'eau. Une ancienne ferme à proximité est également réhabilitée en maison d'habitation pour la future responsable de la Marpa.
Deux ans après, la Marpa, gérée par l'association La Vigne Seguin, ouvre ses portes et offre vingt logements T1 bis pour une personne, dont un meublé pour les locations temporaires, et deux logements F2 pour des couples. Après quatre mois de fonctionnement, un quart des logements sont occupés. « Nous avons pour l'instant plus d'hommes que de femmes et la plupart ont plus de 87 ans », précise Emmanuelle Valette, responsable de la structure. Même si beaucoup de personnes étaient intéressées lors de l'enquête, la Marpa n'a pas encore fait le plein.
« Nous sommes un canton rural et les retraites sont peu élevées. Le loyer peut constituer un frein », explique Christian Lechaudel. Celui-ci est en effet de 575 euros pour une personne seule et de 608 euros pour un couple, auxquels s'ajoutent 435 euros de charges par personne.Les résidents, qui aménagent leur logement à leur guise, disposent d'un coin repas pour cuisiner eux-mêmes. Emmanuelle Valette leur conseille cependant de manger au moins une fois par jour en commun pour voir du monde et avoir une alimentation équilibrée.
La Marpa dispose pour cela d'une cuisine et d'une salle à manger commune. Elle offre également une bibliothèque, un salon de télévision, un service de laverie ainsi que des animations (jeux de société, cuisine, atelier pour Noël…) et une télé-assistance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. « Les premiers résidents se plaisent bien, note Emmanuelle Valette. Quelques-uns ont d'abord testé la formule via le logement temporaire puis ont décidé de s'y installer.
Leur état de santé s'améliore car ils se sentent en sécurité et sont donc moins stressés. Très souvent, ils sont également mieux alimentés et mieux chauffés que chez eux. » Au fil du temps, la Marpa va également apporter une certaine dynamique au village, qui a, pour l'avenir, un autre projet : accueillir une maison médicale.
par Chantal Urvoy
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres