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Des brodeuses au fil d’or dans le Forez

vendredi 20 janvier 2012 - 11h36

La jeune brodeuse au fil d'or, Nathalie Servant, explique son métier. Photo : GFA

La Maison des grenadières à Cervières, dans la Loire, conserve la mémoire des femmes qui, depuis 1886, parent les costumes d’apparat.

Les broderies d’or ornent de multiples habits d’apparat, dont ceux des gendarmes, des pompiers, des armées, de la Garde républicaine, de l’aviation, des académiciens, ou encore des accessoires de la haute couture...

C’est ici, à Cervières, que les élus de la communauté de communes des Montagnes du Haut-Forez ont ouvert la Maison des grenadières, un lieu de mémoire qui célèbre les extraordinaires doigts de fée des habitantes du secteur de Noirétable…

Leur nom a été inspiré par « la grenade », l’emblème la gendarmerie et des pompiers qu’elles réalisaient en série.

L’histoire débute vers 1886. C’est une jeune fille revenue de Paris (ou bien un patron de la capitale, selon les versions) qui apporte ces singulières commandes de broderie en or dans de petits villages du pays de la Vêtre.

« Napoléon Bonaparte les a revalorisées parce qu’il pensait qu’un bel habit aidait les hommes à tenir ferme au feu », explique Martine Geoffroy, responsable du musée.

Martine Geoffroy, responsable du musée, devant un habit vert d'académicien. Photo : GFAL’apogée de cet artisanat se situe après guerre. « Il fallait tout refaire ! poursuit-elle. Chaque corps d’armée avait ses numéros brodés au fil d’or. Les PTT, la SNCF en voulaient aussi. Des villes, notamment Paris, en paraient leurs blasons. »

Dans les années 1950-1960, quelque 600 grenadières exécutent des kilomètres d’ouvrage. Un film évoque l’histoire de leur métier et leur quotidien : « Il y avait deux catégories d’ouvrières à domicile : celles qui travaillaient toute l’année et les occasionnelles. Les femmes d’agriculteurs œuvraient surtout l’hiver, ou en soirée, sur des métiers en bois, souvent fabriqués par leurs maris. »

C’est un revenu supplémentaire dans ces montagnes où il n’y a pas d’usine. Un dur labeur aussi, qui sollicite les yeux, les doigts et le dos…

« Nous présentons des portraits de ces grenadières, ajoute Martine Geoffroy. Je m’efforce à rechercher leur identité et je recueille les témoignages des anciennes qui visitent les lieux. »

Autrefois, le métier s’apprenait sur le tas, de mère en fille. En 2012, seules six professionnelles en vivent à Noirétable. C’est pourquoi le musée a embauché sa propre brodeuse, Nathalie Servant.

Cette jeune Cantalienne est consciente de sa chance : « J’adore ce métier manuel. Je suis partie dans la Charente, à Rochefort-sur-Mer, dans le seul établissement de France qui l’enseigne encore. »

Elle montre les précieux matériaux avec lesquels elle travaille : paillettes, filé, jaseron. « Quant à la cannetille, qui fait entre 1 mm et 1,5 cm d’épaisseur, on l’enfile brin par brin, à l’aide d’aiguilles extrêmement fines. » Grands et petits visiteurs sont invités à essayer.

 

 

En pratique

• A visiter : le village de Cervières (XIIe siècle), juché à 860 mètres d’altitude.

• Le musée est ouvert d’avril à novembre, toute l’année pour les groupes.

• Site internet : www.grenadieres.com. Tél.: 04.77.24.98.71.

 

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Chantal Béraud

(publié le 20 janvier 2012)

 

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