vendredi 07 janvier 2011 - 14h26
Depuis la Savoie, Anne Perold et son association aident
à la construction d'une fromagerie au Népal.
Entre Anne Perold, agricultrice savoyarde, et les paysans népalais, une relation forte s'est établie.
Productrice de lait de beaufort, cette mère de cinq enfants (de 8 à 18 ans) préside une petite association, D'un alpage à l'autre, qui a un grand projet : aider les éleveurs de Laprak à transformer une partie de leur lait en fromage. Un défi qu'elle s'est lancé en rentrant du Népal en 2005.
Cinq ans plus tôt, un jeune homme avait séjourné une semaine dans son alpage savoyard. Des liens s'étaient tissés.
En 2005, avec son mari, Maurice, ses trois grands enfants et des amis, Anne Perold s'envolait pour la région de Gorkha, près du Manaslu (8.163 mètres d'altitude). Après cinq heures de bus et trois jours de marche, ils atteignaient le village de Laprak.
« Je me sens proche d'eux »
« Avec 1.700 petites vaches rustiques – sacrées –, Laprak compte presque autant de bovins que d'habitants. Ces animaux produisent au mieux un litre de lait par jour une fois leurs veaux nourris. Le fumier est précieux : il permet de cultiver les pommes de terre (échangées contre du riz), le maïs, le millet et les petites plantes. »
Anne et ses amis ont été surpris par la pauvreté des paysans, mais aussi par leur gaieté et leur capacité à s'adapter à un environnement difficile. Les chemins sont emportés chaque été par les moussons, et les matériaux sont encore portés à dos d'homme.
« Ce qui m'a plu, c'est qu'ils ont le même humour que nous. Très vite, je me suis sentie proche d'eux. Dans leur façon de conduire leurs troupeaux comme dans leurs types de construction, j'ai retrouvé les méthodes employées autrefois en Savoie. »
La fabrication fromagère doit commencer en juillet 2011, avec 70 litres de lait par jour pendant deux mois. Un fromager savoyard en retraite ira aider à la mise en route.
« Nous savons d'expérience que cette transformation améliorera le revenu des paysans népalais. Ils pourront ainsi rester dans leur village, envoyer leurs enfants à l'école et accéder plus facilement aux soins. »
Pour collecter les 2.000 euros du budget annuel de l'association, des tee-shirts et polaires brodés au Népal, objets artisanaux et bijoux sont vendus lors de journées agricoles régionales ou à l'issue de soirées diaporama organisées à la demande.
Contact : www.dunalpagealautre.com
Des étudiantes concrétisent le projet L'idée de valoriser le surplus de lait produit l'été en alpage a pu se concrétiser grâce à l'envoi sur place de trois étudiantes en écoles d'ingénieur (1). « Cet été, avec Estelle, le projet a fait un grand bond, se réjouit Anne Perold. Un comité de bergers a été constitué, la fromagerie et la cave ont été construites à partir des plans que nous avions proposés. Les circuits de collecte desservant les alpages ont été élaborés. A part la présure importée de France, nous souhaitons que tout soit fait sur place, à commencer par le chaudron. » _____ (1) VetAgro Sup Clermont-Ferrand et Purpan. |
par Anne Bréhier
(publié le 7 janvier 2010)
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