Publié le jeudi 17 mars 2011 - 12h29
Via Campesina réunit du 16 au 21 mars une centaine de paysans et de ruraux venus du monde entier dans le Morbihan. L'organisation compte parmi ses membres deux syndicats agricoles français, la Confédération paysanne et le Modef.
Lors de la conférence inaugurale, des paysans du Niger, de l'Indonésie, du Brésil et du Chili ont rappelé leur combat commun : produire leur propre alimentation, assurer leur sécurité alimentaire par leur souveraineté alimentaire, défendre l'agriculture paysanne contre l'agrobusiness.
« Difficile aujourd'hui de produire des tomates au Niger quand les marchés regorgent de concentrés de tomates venus d' Europe », a expliqué Fati Matou. « Comment produire ses céréales en Indonésie quand tout arpent de terre ou de forêt est mobilisé pour produire l'huile de palme ? », a renchéri Henry Saraigh. « Comment échapper a la monoculture du soja au Brésil quand cette culture d'exportation procure un maximum de revenu en un minimum de temps ? », a poursui Itelvina Masioli.
Pour tous ces ruraux, les cultures destinées aux agrocarburants ou aux élevages des pays industrialisés monopolisent des terres soustraites à la forêt ou à la production paysanne. Les adhérents de Via Campesina demandent à être maîtres chez eux, que l'agriculture sorte de l'OMC, que chaque pays ou groupe de pays puisse élaborer sa politique agricole pour assurer sa sécurité alimentaire.
Selon Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, Tégion qui accueillait cette troisième conférence intermédiaire organisée par la Confédération paysanne de la Bretagne, l'échange est aujourd'hui inégal.
Il espère une nouvelle Pac totalement rénovée. Il souligne cependant que les Etats ont une marge de manœuvre très faible, mais les Régions peuvent s'allier et agir auprès de la Commission à Bruxelles. Selon lui, la mondialisation sans entrave a atteint ses limites. La revanche des territoires va venir.
Rappelant que le système industriel n'a pas enrayé la famine qui frappe en priorité les ruraux, Fati Matou, paysanne du Niger, a conclu que seules les fermes familiales pourront apporter la sécurité alimentaire à chaque continent.
M.-G.M.
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