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Article 1 :

Concilier art et agriculture

Sabrina Derosin a su trouver l’équilibre entre sa formation d’artiste, ses deux enfants et le travail sur l’exploitation de son mari.

A 43 ans, Sabrina Derosin a enfin trouvé sa place sur l’exploitation de Gilles, son mari, agriculteur à Dormelles (Seine-et-Marne), notamment en vendant du pain issu de leur blé biologique.

Une activité limitée volontairement à deux jours par semaine pour avoir du temps pour ses deux passions: l’art et ses enfants, de 13 et 15 ans. Car bien qu’ayant passé une partie de son enfance à Dormelles, Sabrina n’est pas d’origine agricole.

Et après cinq années aux beaux-arts, elle se destinait plutôt à une carrière artistique. «A l’école, j’étais douée en dessin. J’aimais la peinture, la sculpture, se souvient-elle. C’était le seul domaine qui m’attirait en dehors de la littérature.»

Après ses études, elle travaille pendant deux ans en tant que graphiste dans l’édition de luxe à Paris. A la naissance de son premier enfant, elle démissionne pour se consacrer à sa famille avec l’espoir de trouver un travail plus près de Dormelles, mais toujours en lien avec l’art.

«N’ayant pas la fibre agricole, je n’avais pas l’intention de travailler sur l’exploitation», dit-elle. Mais le temps passe et le travail rêvé se fait attendre. Petit à petit, elle s’intéresse au travail à la ferme, puis à son environnement, jusqu’à devenir coprésidente du groupement d’étude et de développement agricole du Gâtinais.

Naissance d’Artévie

Mais sa fibre artistique la titille toujours: elle compense alors avec le piano et le théâtre. «En fait, mon rêve était de faire venir l’art dans les fermes.»

En 2003, elle contacte la chambre d’agriculture pour mettre sur pied un parcours artistique dans les exploitations dans le sud de la Seine-et-Marne, notamment pour proposer aux agriculteurs une ouverture sur un autre monde.

Une vingtaine d’exploitants sont partants. Mais, faute de moyens financiers suffisants, le projet est pour l’instant en suspens. Parallèlement, le hasard fait venir sur son exploitation Dominique Ibanez, une femme d’artiste dynamique et passionnée.

La conversation dérive sur l’art et les deux femmes sont sur la même longueur d’onde. De là naît Artévie en 2004, une association dont l’objectif est d’amener l’art en milieu rural.

«Nous avons commencé par quelques expositions modestes grâce au soutien de la commune de Lorrez-le-Bocage-Préaux. Aujourd’hui, grâce au conseil général, les expositions se multiplient: cinq à six par an dans le village en plus des “Rencontres internationales d’art contemporain” qui ont lieu en ce moment, jusqu’au 23 novembre, pour la quatrième année.»

Sabrina se sert alors de son expérience, notamment pour mettre en scène les oeuvres des artistes. Entre les expositions, elle joue toujours du piano à la maison, réalise des modelages dans son atelier et a en projet un spectacle de théâtre et chant.

«Mais ma première oeuvre d’art, c’est ma famille, confie-t-elle. J’ai envie qu’elle soit réussie. J’ai aussi reporté mon besoin de création sur la fabrication du pain. Je m’éclate à modeler mes boules de pâte. J’invente de nouvelles recettes. Pour l’instant, c’est une bonne alternative.»

Et quand les enfants seront grands, peut-être reprendra-t-elle les pinceaux.

Des lieux insolites

Coopérative

Artévie a élu domicile à Lorrez-le-Bocage-Préaux dans une ancienne coopérative rachetée et restaurée par la commune, puis mise à disposition de l’association, notamment pour ses expositions. Ici, l’art et l’agriculture se mélangent: dans le hall d’entrée, quelques vestiges d’une cellule de stockage ont été conservés tandis que deux, trois pas plus loin les murs mettent en scène l’exposition du moment.

Château, Abbaye

Pour attirer à la fois les artistes et les visiteurs, Artévie a choisi pour ses rencontres internationales d’art contemporain des lieux présentant un attrait touristique: l’abbaye de Cercanceaux et le château de Nanteau. Les visiteurs s’y déplacent alors pour voir les lieux et les oeuvres. Invités par Artévie, les agriculteurs seine-et-marnais, au départ intrigués, y viennent de plus en plus. Pari réussi. Pour tout renseignement, tél: 01 64 31 47 35.

par Chantal Urvoy

(publié le 14 novembre 2008)

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