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Légumes : en descendant du train

Christelle Tesnier et Stéphane Neau proposent des légumes bio en vente directe depuis dix-huit ans. Leurs modes de distribution évoluent avec les désirs des clients.

Original. Depuis trois ans, le couple vend ses légumes dans le hall de la gare de Blois, les jeudis soirs. Pommes de terre, choux, bettes et autres légumes composent un panier à 12 €.

Légumes. Christelle et Stéphane cultivent à 70 % des variétés dites « classiques », et à 30 % des variétés plus originales. « Cela nous permet d’étaler les productions dans la saison et de diversifier notre offre afin de rendre attractif notre stand au marché », ajoute Christelle.

 

L'EXPLOITATION

A Chitenay(Loir-et-Cher)

• Surface
6,4 ha dont 2,5 ha de maraîchage de plein champ et 3.500 m² sous abri, le reste en prairie pour les chevaux.
• Production
Gamme très diversifiée de légumes.
• Main-d'œuvre
2 UTH + 1 personne pour le marché une fois par semaine et une personne à la production un jour par semaine sur six mois de l'année.

Stéphane et Christelle, 50 ans, possèdent une solide expérience dans le domaine du  maraîchage et de la vente directe. En 1994, à trente ans, Stéphane Neau décide de changer de vie. Il passe un BTS d'arboriculture et un certificat de spécialisation en agriculture biologique. Il effectue plusieurs stages et se lance comme maraîcher sur 6 hectares à Chitenay, au sud de Blois (Loir-et-Cher).

Une fois l'activité lancée, Christelle, son épouse, le rejoint en 2002, comme conjointe collaboratrice. Stéphane affirme avec vigueur : « Nous avons réussi à asseoir notre exploitation. Mais il faut avoir conscience du travail physique et du nombre d'heures que nous y avons consacré. Certes, le maraîchage bio a le vent en poupe, mais l'économie des projets reste tendue. »

Stéphane et Christelle produisent toutes sortes de légumes, toute l'année, pour répondre à leurs différents circuits de commercialisation : une Amap (association pour le maintien d'une agriculture paysanne), un marché hebdomadaire à Blois, un marché à la ferme, des restaurants, deux magasins Biocoop locaux et des paniers fraîcheurs vendus en gare.

 

40 « paniers SNCF » par semaine

Pour tenir depuis dix-huit ans, le couple se remet en cause régulièrement. En 2011, alors que le nombre de paniers de l'Amap commence à diminuer, les maraîchers apprennent que la SNCF recherche des producteurs pour vendre des légumes à la descente de trains. Ils se lancent dans l'aventure ferroviaire.

Tous les jeudis, de 17h00 à 19h30, ils s'installent dans la gare de Blois, avec des « paniers fraîcheur ». Le voyageur descend du train et peut acheter, sans contrat, un sac de légumes à 12 €. La SNCF fournit des sacs publicitaires et Stéphane et Christelle payent environ 150 € par an à la SNCF pour l'assurance.

« Selon les informations du chef de gare, nous sommes partis sur 50 paniers. Mais la moyenne est d'environ 40 paniers par semaine hors vacances scolaires », indique Christelle.

 

Une analyse fine des heures travaillées

Depuis quelques mois, le nombre de paniers chute. Peut-être la crise économique. Ou bien l'augmentation de l'offre des circuits courts particulièrement développés dans le Loir-et-Cher : Baladodrive (drive fermier et artisanal), « la Ruche qui dit oui ! » ou encore « Mon panier tout près » (magasin et drive de coopératives locales) visent la même clientèle.

Une autre des clés de la longévité de l'exploitation de Stéphane et Christelle est l'analyse fine de leurs activités (1). En plus du nombre d'heures travaillées, 54 heures par semaine et par personne, ils connaissent la répartition pour chaque mode de commercialisation. Les paniers SNCF leur rapportent 14 % de leur chiffre d'affaires et leur demandent 5h30 de travail de préparation et de commercialisation. En parallèle, la vente à la ferme rapporte autant, mais demande presque trois fois moins de temps.

Face à ce constat, les maraîchers de Chitenay ont décidé de construire un bâtiment pour produire leurs plants, préparer les commandes et vendre leurs légumes. Un moyen primordial pour aiguiller le consommateur face à toutes les offres de circuits courts et expliquer les techniques de production. Ils sont aidés à hauteur de 30 % par la Région et le fonds européen Leader.

Ce bâtiment dont l'ossature est en bois, isolé en paille, est une façon de développer un débouché, mais aussi de séparer la partie habitation de la partie professionnelle pour anticiper la transmission de leur exploitation. Mais pas avant une douzaine d'années !

_____

(1) Formations à la gestion avec l'Afocg et à la technique avec le Gablec.

 

 

Des chevaux pour biner sous les serres

Passionné d'équitation, Stéphane Neau tente de concilier son amour pour les chevaux et sa vie professionnelle. « Avec mon métier de maraîcher, je n'avais plus assez de temps pour monter à cheval. Il y a huit ans, j'ai décidé de mettre le cheval dans le champ ! En plus de satisfaire ma passion, le cheval a un réel intérêt agronomique. »

Stéphane Neau utilise des chevaux de demi-trait pour travailler dans les serres, biner et désherber les terrains fragiles. Il continue de se servir de son tracteur pour le labour. « Avant, nous binions à deux. Avec le cheval, je peux le faire seul. Quand tout va bien, je mets autant de temps qu'avant », ajoute le maraîcher.

 

 

Les chiffres de vente

• Répartition du chiffre d'affaires

• Répartition du temps de commercialisation/semaine

• Prix de vente (identiques pour tous les circuits de vente)

- Pommes de terre : 2 €/kg
- Salades : 1,2 €
- Tomates classiques : 2,8 €/kg

• Chiffre d'affaires

- 2013 : 74.000 €
- 2012 : 70.000 €
- 2011 : 72.000 €

• Charges de 2013 : 33.200 € dont :

- personnel : 10.000 €,
- semences et plants : 5.000 €,
- engrais et compost : 1.800 €,
- entretien et réparation des véhicules : 1.800 €,
- essence pour véhicule commercial : 1.600 €.

• EBE de 2013 : 40.800 €.

 

Aude Richard

(publié le 2 janvier 2015)

 

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