Le gouvernement prépare «un gel de la commercialisation des semences OGM» jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi, selon Le Monde daté de vendredi.
«Le gouvernement français s'apprête à mettre un sérieux coup de frein à la dissémination des OGM. Dans le cadre du "Grenelle de l'environnement", il prépare un gel de la commercialisation des semences OGM, tout en autorisant la poursuite des recherches en laboratoire», écrit le quotidien.
Selon les propos rapportés dans l'article, le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo affirmé que «sur les OGM, tout le monde est d'accord: on ne peut pas contrôler la dissémination. Donc, on ne va pas prendre le risque».
Le ministre avait promis en août l'adoption d'une nouvelle loi sur les organismes génétiquement modifiés et la création d'une haute autorité indépendante pour en évaluer les risques.
Ce «moratoire» de fait sur les cultures commerciales ne s'appliquera cependant pas à la recherche, ajoute Le Monde, selon lequel le ministre espère «obtenir un compromis général lors de la grande table ronde du Grenelle» à la fin d'octobre.
Interrogés, le ministère et le secrétariat d'Etat à l'Ecologie n'ont pas souhaité commenter cette information, alors que la dernière réunion du groupe de travail du Grenelle sur les organismes génétiquement modifiés se tient vendredi.
Cependant, Jean-Louis Borloo et Nathalie Kosciusko-Morizet ont à plusieurs reprises fait valoir le déficit d'expertise indépendante et transparente sur les OGM en plein champ.
Le sort des OGM fait l'objet d'un intergroupe de travail spécifique dans la préparation du Grenelle, réunissant notamment les semenciers, les agriculteurs, les experts et les associations, tant le sujet est sensible.
Selon Le Monde, l'incapacité à garantir la non-contamination des champs non OGM par les cultures génétiquement modifiées, quelle que soit la distance de sécurité retenue, conduirait le gouvernement à la prudence.
En revanche, le Groupement national des industriels de la semence (Gnis), qui représente les producteurs d'OGM, est «opposé à toute discontinuité tant qu'une nouvelle loi n'aura pas été votée et son décret d'application adopté», a indiqué Philippe Gratien, directeur général du Gnis.