Les responsables agricoles se sont en grande majorité dits satisfaits du discours de Nicolas Sarkozy, lors de l'inauguration samedi du Salon de l'agriculture à Paris mais attendent des actes lors du second semestre, pendant la présidence française de l'Union européenne.
«C'est un discours encourageant et mobilisateur pour les agriculteurs», s'est félicité Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA. «Mais comme l'a dit lui-même le président, les paroles c'est une chose, les actes c'est autre chose», a déclaré M. Lemétayer, qui a apprécié «l'engagement fort sur les négociations à l'OMC, un sujet extrêmement sensible pour les paysans français.»
Luc Guyau, le président de l'APCA (Assemblée permanente des chambres d'agriculture), s'est réjoui que Nicolas Sarkozy se soit engagé que «la présidence française de l'UE au second semestre de cette année commence à initier le cadre de la politique agricole commune après 2013».
Pour le président des Jeunes Agriculteurs (JA) Philippe Meurs, «après les inquiétudes nées du Grenelle de l'environnement, il était important d'entendre l'affirmation du soutien de l'Etat à l'agriculture».
Seule note très discordante, celle du porte-parole de la Confédération paysanne Régis Hochart. «Il y a une contradiction fondamentale entre les propositions et les politiques, notamment sur la question des prix agricoles rémunérateurs qu'on attend toujours», a-t-il affirmé.
François Lucas, le président de la Coordination rurale, s'est félicité de l'importance accordée par Nicolas Sarkozy «à la préférence communautaire» pour les produits agricoles et agroalimentaires. L'objectif de la Pac «est bien d'assurer l'autosuffisance et la sécurité alimentaire de 400 millions de consommateurs européens», a souligné le président du troisième syndicat agricole.
Eric Lainé, le nouveau président de la Confédération générale des betteraviers (CGB), s'est dit «confiant pour l'avenir» après les fortes paroles sur les négociations à l'OMC. Pour M. Lainé, celles-ci laissent espérer que l'Europe obtienne «un contingentement des importations brésiliennes et américaines d'éthanol» afin de ne pas défavoriser l'industrie européenne naissante dans ce secteur après avoir abandonné une importante partie de l'industrie sucrière sous la pression des pays émergents.
Le président de la Fédération nationale porcine (FNP) Jean-Michel Serres est satisfait d'avoir obtenu, lors d'une discussion avec M. Sarkozy sur son stand, l'engagement d'une prochaine réunion interministérielle pour tenter de trouver des solutions à la grave crise qui affecte le secteur. Le président de l'Inaporc, l'interprofession porcine, Guillaume Roué, réclame pour sa part «un système européen de gestion de crise». «Je jugerai les actes du gouvernement français plus que les discours», dit-il.
Eugène Schaeffer, le président de la Confédération française avicole (CFA), a insisté pour sa part sur le fait «qu'il faut que la France se batte dès cette année sur le budget de la Pac, en déployant plus de diplomatie, notamment auprès de l'Allemagne».