En mai 2008, la filière viticole avait décidé qu'il n'y aurait plus de distillation aidée. Un an plus tard, retournement de situation. Ce 18 juin, le conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer a donné son accord pour utiliser 26 millions d'euros d'aides européennes afin de distiller 600.000 hl de vins de pays et de vins de table rouge.
Les principaux intéressés sont des producteurs du Languedoc-Roussillon. Mais la mesure sera ouverte à toutes les régions, sauf avis contraire du conseil de bassin de la région.
L'aide sera prise sur les 172 M€ accordés par l'Union européenne à la filière viticole française pour la campagne de 2008-2009. Les viticulteurs toucheront 3 €/°hl pour les vins enrichis et 3,20 €/°hl pour les vins non enrichis.
Les intéressés doivent déposer un dossier à leur distillerie avant le 31 juillet 2008. Si les demandes dépassent le volume prévu, FranceAgriMer appliquera à chaque demandeur un taux de réfaction proportionnel au dépassement.
Mais la France doit encore obtenir l'accord de Bruxelles pour pouvoir mettre en oeuvre cette distillation. La Commission européenne doit en effet s'assurer qu'il y a bien une crise et vérifier que la rémunération proposée aux viticulteurs est justifiée.
Pour la convaincre, FranceAgriMer lui expliquera que les stocks ont gonflé malgré une récolte de 2008 historiquement basse. Selon les prévisions de l'office, au 31 juillet 2009, ces stocks représenteront 11 mois de vente contre 9,5 mois, en moyenne ces cinq dernières années.
La distillation de crise ne devrait avoir aucun impact sur les autres mesures bénéficiant d'aides européennes à savoir: la restructuration du vignoble, la distillation des prestations viniques, la promotion dans les pays tiers et l'aide à l'investissement dans les chais. «Toutes les demandes des producteurs pour obtenir ces aides seront honorées», garantit FranceAgriMer.
Les autres décisions du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer du 18 juin Le conseil s'est penché sur l'aide à l'arrachage définitif pour la campagne de 2009-2010. Il a décidé que les vignerons dont les demandes n'ont pas pu être honorées cette année seront les troisièmes dans l'ordre de priorité, les premiers étant ceux qui arrachent tout leur vignoble et les seconds, ceux qui ont plus de 55 ans. Tous devront déposer leur dossier de demande d'aide avant le 31 août. Le conseil a donné son accord aux quelques vins de pays qui souhaitaient changer de nom. Ainsi les vins de pays d'Oc vont désormais s'appeler «Pays d'Oc»; les VDP de l'Hérault, «Pays d'Hérault»; le VDP cathare, «Le pays cathare». Par ailleurs, les décrets de production de plusieurs vins de pays subissent des changements très techniques, à la demande des syndicats concernés. |