Avec cinq points d'humidité de moins que la normale, les maïs sont très en avance. Pourtant, la récolte en grains a tout juste débuté. «Beaucoup d'agriculteurs attendront encore une semaine ou deux, si les conditions se maintiennent, pour profiter du séchage gratuit, prévoit Jean-Paul Renoux, spécialiste du maïs chez Arvalis. Un point d'humidité en moins équivaut à un quintal supplémentaire. Et les économies de séchage permettront de compenser un peu les prix moroses.»
Malgré les craintes, les rendements devraient se rapprocher de ceux de l'an dernier. L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) prévoit 92 q/ha de moyenne, avec de fortes hétérogénéités.
«Les maïs irrigués feront des rendements énormes, car ils ont eu à la fois beaucoup de rayonnement et suffisamment d'eau, analyse Jean-Paul Renoux. Cependant, les maïs secs ont globalement bien résisté. En terres profondes, on atteint bien 90 q/ha.»
Les semis précoces ont souvent permis au maïs d'esquiver les déficits hydriques et températures élevées du mois d'août. D'autre part, le début de cycle très favorable a permis d'installer une base de grains par mètre carré élevée. Pour Jean-Paul Renoux, le progrès génétique a aussi joué.
La récolte en fourrage s'achève avec quinze jours d'avance par rapport à la normale. Les rendements sont très bons en Lorraine, dans le Centre-Est, ainsi qu'en Bretagne et au nord d'une ligne allant de Laval (Mayenne) à Cambrai (Nord). Ailleurs, les plantes sont très sèches mais une bonne base de grains par mètre carré a permis de limiter les dégâts.
En moyenne, les rendements seraient légèrement inférieurs à ceux de 2008, qui allaient de 14 à 18 tonnes de matière sèche par hectare.
«En revanche, l'ensilage est plus délicat car les taux de matière sèche très élevés rendent le matériel plus difficile à tasser, souligne Jean-Paul Renoux. Attention donc aux problèmes de conservation, notamment au risque de redémarrage des fermentations à l'ouverture des silos.»
La récolte de tournesol se termine par les parcelles aux semis tardifs, notamment dans le Sud. La sécheresse de cet été a entraîné des résultats très hétérogènes selon les sols.
Les attaques de phoma du collet ont aussi fait de gros dégâts en Bourgogne et Franche-Comté, mais le rendement moyen est tout de même estimé à 30 q/ha. Plus au nord, les rendements sont même supérieurs à 30 q/ha.
En descendant vers le Sud, la sécheresse a fait plus de dégâts. On parle de 25 q/ha en Auvergne et dans le Rhône-Alpes, de 20 q/ha dans les régions les plus au sud. Dans l'Ouest, des rendements autour de 25 q/ha sont notés.
Les récoltes de soja sont dans l'ensemble bien entamées avec de bons résultats grâce à la chaleur et à l'irrigation.
Des semis de colza enfin terminés Les semis de colza sont terminés, avec des écarts d'un mois entre les plus précoces et les plus tardifs, d'où des levées très hétérogènes. Dans le Sud, la sécheresse a entraîné une baisse de 20 à 25% des emblavements prévus. Les premiers colzas semés en août dans le Nord-Est sont très développés. Le Cetiom note que les pucerons verts sont bien présents, en raison des conditions chaudes et sèches de septembre. Des altises sont aussi présentes, mais en moins grand nombre. Le potentiel de rendement des semis de septembre ne devrait pas être affecté. |