La moitié des zones humides dans le monde ont disparu au cours du XXe siècle, selon un rapport du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) paru le 16 octobre 2012à l'occasion de la onzième Conférence des parties de la Convention pour la diversité biologique à Hyderabad (Inde).
Il insiste sur le « rôle vital » à la fois économique et environnemental que jouent les zones humides. Selon ce rapport, il doit être suffisamment reconnu pour éviter d'enregistrer de nouvelles dégradations dans les zones humides, voire des pertes.
L'étude a été réalisée par le projet de recherche TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity). Elle a scruté l'évolution des zones humides entre les années 1900 et 2003.
D'après les observations du TEEB, 50 % des zones humides auraient disparu au XXe siècle, malgré la protection de plus de 2.000 sites (1,9 million de kilomètres carrés) représentant environ 15 % des zones humides mondiales.
Quelles sont les raisons invoquées par le rapport pour expliquer la disparition de ces oasis de biodiversité ? Sans surprise, le résultat de l'activité humaine, de l'urbanisation en passant par l'agriculture intensive (irrigation, utilisation non raisonnée de pesticides et appauvrissement des sols), la surpêche, l'industrie notamment dite extractive et le réchauffement climatique.
Alors que l'alimentation en eau est « largement considérée » comme l'un des principaux défis de ce monde pour la conservation des ressources naturelles, la disparition des zones humides constitue « une menace pour la biodiversité et l'approvisionnement en eau douce pour 80 % de la population mondiale », souligne le communiqué.
La régénération des ressources en eau douce est « très fortement dépendante de zones humides saines et productives ». Elles fournissent de l'eau potable, permettent l'irrigation pour l'agriculture et contribuent à la régulation des crues, assure le rapport. Les zones humides permettent aussi de « conserver la biodiversité » et de « soutenir des industries telles que la pêche et le tourisme dans de nombreux endroits ».
« La dégradation continue des zones humides se traduit par d'importantes contraintes économiques sur les communautés, les pays et les entreprises », résume le TEEB.
Par conséquent, le rapport appelle les décideurs qui se sont réunis dans le cadre de la conférence d'Hyderabad à reconnaître un peu plus le rôle essentiel des zones humides et de les « intégrer dans le processus décisionnel en tant que composante essentielle de la transition vers une utilisation efficace des ressources » et vers une « économie mondiale durable ».