Le fonds d'investissement PAI Partners et la coopérative Sodiaal ont rejeté jeudi l'offre de Lactalis pour le rachat de la totalité de Yoplait pour 1,4 milliard d'euros.
« La structure proposée par Lactalis ne répond pas à la volonté de Sodiaal de demeurer un actionnaire stable et pérenne de Yoplait », ont-ils expliqué.
En outre, « le prix proposé par Lactalis ne reflète ni la valeur intrinsèque et stratégique de Yoplait, ni ses perspectives de croissance ». Elle ne correspond donc pas « aux attentes des actionnaires de Yoplait ». La marque a généré environ 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010, en direct et surtout via des franchisés, notamment aux Etats-Unis, où il est le numéro un des produits laitiers frais.
Lactalis a vite réagi, se disant prêt à négocier avec les deux actionnaires. « A chaque fois qu'il y a une offre, la cible dit toujours non tout de suite, c'est classique », a déclaré un porte-parole. Pour lui, le « non » de PAI et Sodiaal s'apparente à « une position de principe ». « Il y a certainement des négociations possibles », a-t-il indiqué
Jouant la carte patriotique, Lactalis a présenté son offre comme un moyen de maintenir Yoplait « dans le patrimoine national ». Un argument auquel le gouvernement français pourrait se montrer réceptif, alors que les autres repreneurs possibles mentionnés dans la presse, le suisse Nestlé et l'américain General Mills, sont étrangers.
PAI, qui souhaitait que Sodiaal vende également ses parts pour maximiser le prix de cession, a de son côté accepté que son partenaire reste au capital. D'après le quotidien Financial Times, les deux partenaires font le pari que si la coopérative laitière ne vendait pas sa participation, le gouvernement français serait plus réceptif à l'arrivée d'un actionnaire étranger.