La préfecture des Alpes-Maritimes devrait prendre « dès que possible » un arrêté d'interdiction de vente de dix végétaux pour lutter contre la propagation de la bactérie tueuse Xylella fastidiosa, a annoncé jeudi le préfet Adolphe Colrat, à l'issue d'une rencontre avec les horticulteurs et les élus.
Les dix espèces concernées sont l'érable sycomore, le genêt de Ténérife, le genêt faux raisin d'ours, le romarin, le faux genêt d'Espagne, la véronique arbustive, la lavande dentée et ses hybrides, le myrte commun, le pelargonium odorant et le polygale à feuilles de myrte.
« Ces plantes seront consignées chez les pépiniéristes jusqu'à nouvel ordre », a précisé à l'AFP François Goussé, qui dirige la direction régionale de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt. Ces dix espèces comptent parmi les plus susceptibles d'être contaminées par la bactérie, a expliqué ce fonctionnaire, qui précise que « la contamination peut s'effectuer par les insectes, mais aussi lors de la taille ou des boutures ».
Le pépiniériste s'était approvisionné en Italie
Ces mesures, qui devraient s'appliquer à l'ensemble du département des Alpes-Maritimes, interviennent après la découverte d'une plante atteinte par la maladie il y a une semaine à Nice, ce qui constituait le premier cas avéré de présence de la bactérie en France métropolitaine. Selon les services de l'Etat, la bactérie détectée à Nice serait de la sous-espèce multiplex, la même que celle détectée en Corse sur plus d'une centaine de plants à ce jour et qui ne s'attaque pas, contrairement à la souche italienne, aux oliviers.
Située sur un terre-plein central, la plante concernée, un polygale à feuilles de myrte, ainsi qu'une vingtaine d'autres plants de la même espèce, ont d'ores et déjà été arrachés et incinérés par les services municipaux. Le député-maire de Nice, Christian Estrosi (LR), a indiqué, lors de la réunion en préfecture, que ces plants avaient été acquis auprès d'un pépiniériste qui, lui-même, s'était approvisionné chez un producteur italien.
D'autres mesures vont également être prises dans le quartier où la plante infectée a été trouvée. Dans un rayon de 100 mètres autour du terre-plein, la préfecture, avec le concours du département, va envoyer dès vendredi une équipe chargée de désinsectiser, arracher et incinérer les plantes dès lors qu'elles feront partie de la liste des dix espèces suspectes. Cette opération, prise en charge par les pouvoirs publics, concerne une soixantaine de particuliers.